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L'industrie
algérienne est capable de relever le défi des exportations hors hydrocarbures,
mais il faut «un accompagnement et des lois stables», a estimé, hier, dimanche,
le président de la Fédération de l'Agroalimentaire Abdelouahab
Ziani. Il a expliqué, à la radio nationale, que «nous
avons besoin, pour cela, d'accompagnement et une stabilité des lois, la
poursuite de la sauvegarde des entreprises et relever la productivité
algérienne». Pour atteindre cet objectif, «il y a des chantiers qu'il faut
relever, il y a des entreprises qui ont demandé à investir sur des créneaux
nouveaux, mais il faut que le gouvernement nous accompagne.» Pour le nouveau
mécanisme de protection commerciale, le droit additionnel provisoire de
sauvegarde (DAPS), introduit dans la loi de Finances complémentaire 2018, il a
estimé que «c'est un mécanisme qui manquait depuis très longtemps, c'est un
mécanisme qui peut agir tout de suite quand une filière est menacée, et il peut
permettre à nos autorités de réagir, sans attendre une loi de finances.» «C'est
une taxe qui est mise en place pour protéger une filière, même en protégeant
son territoire en cas de surabondance», a-t-il
souligné. Car l'importation de certaines marchandises, produites localement
«équivaut, a-t-il dit, à faire tourner les
entreprises étrangères», comme la filière de la tomate, «qui est à protéger, le
lait également, car il faut relever cette filière, à plus de 50%.» Le DAPS a
été, ainsi, institué par la LFC2018, qui sera applicable aux marchandises
importées, avec un taux variant entre 30% et 200%. Selon un communiqué du
Premier ministère, «l'instauration du DAPS contribuera aussi à la
rationalisation des importations qui demeurent une facture trop lourde pour les
réserves de change du pays», et assurera «une protection supplémentaire du
marché national, au profit des entreprises locales qui gagneront, ainsi, des
parts de marché». Dès lors, le président de la Fédération de l'Agroalimentaire
estime qu'il faut «aller de l'avant et ne pas avoir peur de protéger les
filières industrielles algériennes. Il faut donc mettre en place des barrières
pour protéger la production nationale».
Pour lui, «l'Algérie peut être indépendante à 100%, il faut faire des lois qui protègent l'industrie nationale sur 5 ou 10 ans, des lois pérennes et une stabilité de la réglementation, comme un guichet unique pour relancer les secteurs industriels.» D'autant que l'importation de voitures sous le système du SKD et CKD «peut encourager l'industrie automobile à créer des emplois.» Pour autant, M. Ziani relève que «jusqu'à aujourd'hui, on est déséquilibré, par rapport à nos concurrents sur le marché national, et la nouvelle taxe (DAPS) ne suffit pas, car il faut beaucoup d'accompagnement par rapport à cela». Par ailleurs, il a confirmé que toutes les filières industrielles «ont demandé à être aux normes mondiales pour l'exportation, aux normes ISO». «On cherche à être certifié et simplifier des lois, alors que l'on produit des lois pour bloquer l'Economie nationale», a-t-il déploré. D'autant que le DAPS tarde à être mis en place, que les industriels ne sont pas encore consultés pour l'application de ce mécanisme de protection de l'Economie nationale. «On attend toujours, on a perdu un mois. On espère que le ministère du Commerce va réagir pour protéger les filières, les identifier et les quantifier par rapport à ce qui est produit localement», a-t-il lancé, avant de souligner que «nous sommes en train de mourir à petit feu et ce sont les grands groupes étrangers qui dominent le marché.» Selon M. Ziani, «il faut arrêter d'importer en masse», comme la poudre de lait, car on avait déjà dit qu'il fallait «arrêter les entreprises importatrices de lait, on a déséquilibré le marché.» «Dès que l'ONIL bouge, les prix sur le marché mondial montent», a-t-il dit, avant de relever qu'il faut «libérer l'Economie nationale», car «nous sommes en train d'être volés dans les matières premières, comme la poudre de lait, qui est vendue comme un produit de luxe, donc il faut aller vers les subventions directes.» Pour lui, «les institutions sont très lentes à nous écouter, on tourne on rond. Il faut réagir et tous les ministères doivent le faire.» «Qu'est-ce qu'on attend pour appliquer la nouvelle loi ?» ( le DAPS, Ndlr), a-t-il fait remarquer, relevant que «les députés sont beaucoup plus sur les réseaux sociaux à écouter ce qui s'y passe et ne sont pas sur le terrain réel, ne viennent pas nous voir, alors qu'avant, ils le faisaient». |
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