|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
L'Association
nationale des exportateurs algériens (Anexal) a tenu
à réagir suite aux informations publiées faisant état du rejet de certaines
cargaisons agricoles en provenance d'Algérie par des pays comme le Canada ou
encore le Qatar. Dans un démenti, en date du 12 juin, le président de l'Anexal, Ali Bey Nasri, a indiqué
qu'il lui est apparu nécessaire de rétablir la vérité, «en raison de l'ampleur
prise par l'affaire dite des pesticides dans les médias» et pour répondre à
«l'inquiétude légitime suscitée auprès de nos concitoyens». Le document
rappelle la progression «importante» des exportations des produits agricoles,
aussi bien en volume qu'en valeur. A titre indicatif, la même source précise
que les recettes d'exportation de ces mêmes produits «sont passées de 34
millions de dollars, en 2015, à 51 millions en 2017», soit en volume de 28 à 46
mille tonnes pour la même période «à destination de 33 pays dont plus de la
moitié vers le marché français». Pour revenir à l'actualité, le président de l'Anexal affirme qu'une seule cargaison de dattes a été
retournée par le Canada pour «présence de vers, et ce en 2017» et assure que
depuis cette date, «toutes les exportations de ce produit se sont poursuivies
sans aucun incident».
Quant au Qatar, il évoque le rejet, en 2017, de seulement «trois palettes jugées non conformes par les autorités». Il souligne par ailleurs, qu'entre mars et mai 2018, 680 tonnes ont été expédiées par voie aérienne vers le Qatar «dont 330 tonnes uniquement durant le mois de mai». Pour Ali Bey Nasri, «ces chiffres en constante évolution attestant de la bonne qualité des produits algériens vers des marchés jugés exigeants» et réfute «les allégations sur un prétendu refus d'accès des cargaisons d'origine algérienne vers le Canada, le Qatar et la France». L'Anexal estime, pour autant, que l'Algérie gagnerait à mieux encadrer et sensibiliser les acteurs en charge de traitements phytosanitaires de nos produits agricoles et de redoubler de vigilance, afin d'assurer tant au plan national qu'international la mise sur les marchés de produits sains et de bonne qualité». A ce sujet, le directeur de la protection des végétaux et des contrôles techniques auprès du ministère de l'Agriculture, Moumen Khaled, et dans un entretien accordé à l'APS, a indiqué que les produits phytosanitaires à usage agricole sont soumis, avant leur mise sur le marché national, à une homologation délivrée par la tutelle. Une approbation qui doit passer par l'étude de la demande qui comprend notamment un certificat attestant que ce produit est homologué dans le pays d'origine ; une fiche descriptive de la matière active et du produit commercial contenant toutes les données scientifiques et techniques relatives à l'identification, aux caractéristiques physico-chimiques de la matière active et du produit. Cette demande doit aussi comprendre un dossier comportant les résultats toxicologiques et épidémiologiques de la matière active et du produit commercial, ainsi qu'un dossier biologique comportant les résultats de l'efficacité du produit. Et c'est sur la base des expérimentations que la commission interministérielle d'homologation (Industrie, Commerce, Environnement, Santé, Travail et de l'Enseignement supérieur) donne l'autorisation pour l'utilisation des pesticides. Un Comité biologique, composé des instituts techniques du ministère de l'Agriculture, est chargé par la suite d'expérimenter les pesticides sur le terrain pour une période de deux ans. Le même responsable précise que l'importation des produits phytosanitaires est soumise à l'obtention d'une autorisation technique préalable délivrée par l'autorité phytosanitaire nationale. D'autre part, un contrôle de conformité est exercé aux frontières avec prélèvement d'échantillons à des fins d'analyse. A titre d'exemple, pour la période allant depuis janvier 2018, sur 772,5 tonnes de produits phytosanitaires importés, près de 16 tonnes ont été refoulées pour non-conformité. Quant au mode d'utilisation des pesticides, M. Moumen explique que les agriculteurs sont accompagnés à travers un travail d'encadrement mené régulièrement par les organismes du ministère de l'Agriculture. Par ailleurs, et se référant au Centre national de toxicologie, M. Moumen affirme qu'aucun cas d'empoisonnement causé par des pesticides n'a été enregistré jusqu'à maintenant. Concernant la récente affaire de refoulement de produits agricoles exportés vers le Canada et la Russie, il affirme qu'elle est due au non-respect de la chaîne de froid. |
|