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Les derniers refoulements des exportations agricoles
algériennes du Canada, de la Russie et de la Tunisie ont définitivement scellé
la politique agricole du pays ou en train de le faire irrémédiablement. Un
scandale dont se serait volontiers passée la réputation de l'Algérie, elle qui
cherche dans l'agriculture un palliatif, entre autres débouchés, aux
exportations des hydrocarbures. La cause est un surdosage de pesticides et
d'engrais chimiques dont certains sont même interdits d'utilisation dans le
reste du monde. Une conséquence d'une politique agricole nationale qui
privilégie le productivisme au détriment de la qualité des produits, de la
santé publique et de l'écologie. Que peut-on reprocher à l'Algérie ?
Le fait même d'adopter une stratégie déjà défaillante puisque éprouvée et prouvée par cinquante années de Politique agricole commune (PAC) adoptée par l'Europe au sortir de la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, les Européens payent le prix fort en termes de dégâts écologiques et de santé publique avec la perte annuelle de milliers d'hectares de sols arables pollués par des années de pratique agricole chimique et la multiplication de maladies chroniques liées à la consommation prolongée de ces produits. L'Algérie, au lieu d'apprendre des erreurs des autres, s'ingénie à les reproduire et à les dépasser dans certains cas. Ainsi, on assiste, et de l'aveu même de nos responsables, à une contamination des terres arables et des nappes phréatiques, notamment au Sud, à travers l'épandage en quantité astronomique d'engrais chimiques et de pesticides. Si la pratique passait inaperçue, le retour des cargaisons algériennes a démoli le mythe d'une agriculture saine et naturelle algérienne. Alors que la tendance actuelle est au retour à une alimentation équilibrée et biologique avec la mise en place d'un marché dont lequel s'engouffrent les Marocains et les Tunisiens, chez nous on assiste à un véritable massacre des potentialités agricoles qui peuvent offrir une sérieuse alternative économique au pays. Une politique réfléchie et concertée des pouvoirs publics est à même de stopper le processus de destruction et de s'inscrire dans la dynamique mondiale. Les solutions existent pour peu que la volonté politique suive et l'agro-écologie et la permaculture en font partie. Des porteurs de projets proposent des réponses humainement équitables, écologiquement durables et économiquement rentables mais se heurtent à des difficultés bureaucratiques et de manque de soutien à leurs dossiers. Les décideurs seraient plus avisés d'essayer d'entrer en contact ou simplement de faciliter les démarches pour de tels projets au lieu de vendre au dinar symbolique les terres les plus précieuses à une véritable mafia du foncier agricole qui n'hésitera pas à contaminer faune et flore pour une rentabilité immédiate. |
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