Solariums illicites, insalubrité, parkings sauvages, espaces publics squattés?: Les saisons estivales se suivent et se ressemblent à Aïn El-Turck
par Rachid Boutlelis
Hormis
des dépotoirs en dur, peints en couleur bleue azur et garnis sur les côtés de
rosaces en forme de coupole spiralée, badigeonnées en rose bonbon clair,
ressemblant à s'y méprendre à de petits mausolées, aucun projet d'amélioration
du cadre de séjour pour les millions de vacanciers n'a jusqu'à présent été
réalisé. La ruée estivale sera probablement confrontée aux mêmes couacs ayant
suscité un vif désappointement chez les estivants l'année précédente et
s'identifiant à travers les sempiternels problèmes d'insalubrité des plages dont
la plupart ont été polluées par le déversement des eaux usées, les solariums
clandestins et les pseudo gardiens de parking. Un
aperçu de cette panoplie de désagréments et autres contraintes a déjà été
présenté aux familles ayant eu l'intention de profiter du soleil lors des
sorties d'oxygénation dans la contrée d'Aïn El-Turck. En effet, vraisemblablement tous les ingrédients
d'un come-back de la mémorable curée estivale de l'année précédente se
profilent d'ores et déjà à l'horizon. La cruelle désuétude dans laquelle
végètent les plages de la contrée d'Aïn El-Turck a déjà laissé un goût acerbe en gâchant
lamentablement le séjour d'agrément pour les dizaines de familles, venues l'été
dernier de toutes les régions du pays et même de l'étranger, pour déstresser et
profiter des plaisirs que procure la mer. La saleté repoussante des plages a
figuré en pole position dans l'éventail de contraintes et de désagréments, qui
ont suscité un tollé de mécontentement chez les vacanciers. Ce malheureux état
de fait a été relevé de visu, lors d'une visite effectuée récemment par une
commission du tourisme, dans ces plages, ponctuée par des haltes au niveau de
certaines localités, qui s'apprêtent à accueillir des millions d'estivants.
Nombre d'entre eux ont d'ailleurs dénoncé l'incivisme et l'absence de suivi
régulier, qui sont à l'origine du flagrant enlaidissement de ce littoral, lieu
très prisé par nombre de familles pour un séjour d'agrément. Toujours est-il
que ce piteux constat a été à chaque fois vivement et vainement dénoncé par la
majorité des estivants. «Non seulement le cadre de séjour ne s'y prête
nullement pas mais encore les prestations de service en termes d'hébergement et
de restauration laissent beaucoup à désirer. Il reste énormément à faire dans
cette contrée pour prétendre être en mesure de promouvoir le secteur du
tourisme et pourtant, comble de l'ironie, ce ne sont pas les potentialités qui
manquent», a déploré, avec un pointe de dépit, un habitant de la localité de Bouisseville avant de renchérir «le sordide état de nos
plages, dont certaines ont été carrément bidonvillisées en grande partie, ne
semble plus émouvoir quiconque». En effet, l'insidieuse invasion de la
bidonvilisation sur les plages de cette partie de la wilaya d'Oran va crescendo
au fil des jours, et ce au vu et au su de tout un chacun. Presque toutes les
plages de cette prestigieuse côte, qui jadis faisait pâlir de jalousie les
gérants des stations balnéaires du vieux continent, ont été lamentablement
défigurées par les hideuses masures construites illicitement avec du parpaing
et de la tôle ondulée. De St-Roch jusqu'à Bousfer-Plage,
aucune plage n'a été épargnée par cette transgression, qui ne semble plus
susciter de réaction chez les responsables concernés, au point de devenir une
activité commerciale lucrative, comme tant d'autres, gérée par des réseaux bien
organisés qui vantent le bénéfice de la complaisance. La bidonvilisation de ces
plages est également à l'origine des émanations pestilentielles se dégageant
des tas d'ordures, déposées par les indus occupants de ces regroupements de
masures illicites et entassées depuis des mois.