Les
médecins résidents ont désapprouvé l'attitude du ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar,
qui, selon leurs propos, repose exclusivement sur «les sanctions, les
intimidations et les tentatives de division dans les rangs des grévistes».
Pour
eux, le chef de département de l'Enseignement supérieur « n'a fait aucun effort
ni sur le plan des négociations ni sur le plan des propositions pour trouver
des solutions à une grève qui a duré sept mois; il
adopte exclusivement une politique de sanction et de menaces », en ajoutant
qu'« il ne fait ainsi qu'envenimer la situation davantage au lieu de désamorcer
cette crise ». Les représentants du Collectif des médecins résidents algériens
(Camra) ont dénoncé hier, lors d'une conférence de
presse tenue au siège du SNPSP, la « réinscription des candidats aux examens du
Diplôme d'études médicales spécialisées finales, alors que ces derniers sont
déjà inscrits ». Le hic, selon le Camra, est le fait
que ces étudiants vont faire une nouvelle inscription tout en signant un
engagement pour qu'ils ne boycottent pas une nouvelle fois l'examen du DEMS
(Diplôme d'études médicales spécialisées) et pour qu'ils renoncent aux grèves.
Pour le conférencier, Taïleb Mohamed, « la signature
d'un tel engagement est une façon d'auto-répression de liberté individuelle».
Pour les médecins résidents, « il est inconcevable de programmer des examens de
fin de diplôme sachant que par solidarité avec la grève du Camra,
deux sessions de DEMS ont déjà été boycottées, en janvier et en mars derniers
». Les médecins résidents s'interrogent : « Comment préparer des examens de fin
d'année pour des étudiants qui ont fait pratiquement une année blanche, sinon
sur quelle base ces étudiants seront-ils évalués» ? D'ailleurs, le Syndicat
national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) avait affirmé, tout récemment, que du point de vue
pédagogique, « après sept mois de grève, on peut dire que c'est une année
blanche ». Car, précise le syndicat, « les résidents n'ont pas suivi les cours
et n'ont pas passé les examens et ils n'ont pas assuré les prestations
médicales et des gardes ». Et l'on s'interroge comment le département de Tahar Hadjar aurait-il pris cette décision sans se concerter avec
le comité pédagogique regroupant des enseignants universitaires, le seul
habilité à valider ces examens ? Les médecins résidents ont, dans ce sens,
dénoncé ce nouveau planning de ces examens, que ce soit dans la forme ou dans
le fond, programmés sans concertation par le ministère de l'Enseignement
supérieur. Pour le Camra, ce qui est urgent
aujourd'hui, c'est de trouver des solutions pour une grève qui perdure, avec
toutes ses conséquences, que ce soit pour les malades ou pour les grévistes qui
sont sans salaires depuis le mois de janvier dernier. Les médecins résidents
ont dénoncé en outre « le silence intrigant des pouvoirs publics ». Tout en
faisant preuve de bonne foi et leur entière disposition au dialogue, les
médecins résidents ont adressé, hier après-midi, deux demandes d'audience.
L'une adressée au ministère de la Santé et l'autre au ministère de
l'Enseignement supérieur. Et ils se sont dit prêts à
faire des concessions sauf celles qui touchent à la dignité ou à la personne
des médecins résidents. Enfin, ces derniers réclament des « informations » ou «
un compte rendu » sur les propositions formulées ou les décisions prises par le
Premier ministre lors de sa dernière réunion avec les tutelles concernées «
pour voir clair».