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Comme promis au début de
l'année avec la publication de la première liste et pour satisfaire les
requêtes des opérateurs nationaux, le gouvernement a ajouté 26 nouvelles
positions tarifaires interdites à l'importation, portant le total à 877
produits. La liste des nouveaux produits interdits temporairement à
l'importation a été détaillée dans le Journal officiel n° 29 du 23 mai, qui
reprend le décret exécutif n° 18-139 du 21 mai 2018, modifie et complète le
décret exécutif n° 18-02 du 7 janvier dernier portant désignation des
marchandises soumises au régime de restrictions à l'importation. Dans son
article premier, le décret exécutif explique que «la liste des marchandises
soumises à la suspension temporaire à l'importation (citée à l'annexe du décret
exécutif n° 18-2 du 19 Rabie Ethani
1439 correspondant au 7 janvier 2018, susvisé), est remplacée par la liste
annexée au présent décret. L'article 2 de ce décret précise que»les
marchandises rajoutées à la liste objet de modification en vertu du présent
décret, expédiées ou domiciliées avant la date de sa publication», ne sont pas
«concernées par la suspension temporaire à l'importation.»
La nouvelle liste des produits interdits temporairement à l'importation porte sur 877 positions tarifaires, comprenant autant des produits alimentaires, les produits cosmétiques, les machines agricoles, les téléphones portables, les matériaux de construction que les produits d'entretien et d'hygiène. Pour les produits alimentaires, il y a 255 positions tarifaires concernant seulement les viandes, allant des bovins, ovins, aux oiseaux (pintades, canards, oies?) à la viande porcine, ainsi que les graisses animales. Pour les produits laitiers et dérivés, dont les fromages (camembert, gruyère, gouda, parmesan, roquefort?), la liste porte sur 50 positions tarifaires, y compris les yaourts et le beurre. Dans le rayon alimentaire, il y a également les pâtes alimentaires, les fruits et les légumes. Mais si la banane est épargnée, l'ananas frais et le kiwi sont encore interdits d'importation. Dans le lot, il y a également différents types de poisson congelé, ainsi que les confiseries, dont le chocolat, alors que pour les produits de construction il y a notamment les produits de céramique et les différents types de marbre et granit. Le secteur de la construction de machines agricoles est également touché avec l'interdiction d'importation de différents types de tracteurs agricoles et outillages, ainsi que certains types de produits électroménagers, dont les climatiseurs et les machines à laver. Cette nouvelle liste de produits interdits temporairement à l'importation remplace l'ancienne liste, introduite en janvier, qui portait sur 851 positions tarifaires, dont le ver de terre, qui servait surtout comme appât pour la pêche à la ligne. L'introduction de nouveaux produits interdits temporairement à l'importation, d'une durée de deux à trois ans, selon les explications de l'ancien ministre du Commerce Mohamed Benmeradi, porte d'abord sur la protection de la production nationale, et la limitation de la facture des importations. Après le système des licences, qui n'a pas donné de résultats tangibles, le gouvernement Ouyahia vient ainsi d'élargir la liste des produits interdits à l'importation, enterrant définitivement le système des importations. Au mois de janvier dernier, au moment de la publication de la première liste des produits interdits temporairement à l'importation, le gouvernement avait expliqué la durée de deux à trois ans de cette mesure pour «réduire les déficits de la balance des paiements et de la balance commerciale». D'autre part, la nouvelle liste des produits gelés à l'importation a été le fruit du travail d'une commission interministérielle, installée du temps de l'ex-ministre du Commerce Benmeradi, à la demande des opérateurs économiques dont les produits étaient fortement concurrencés par les articles importés. Selon le gouvernement, le système de restriction des importations, avec l'élargissement de la liste des produits suspendus à l'importation de 851 articles à 877, vise à les remplacer par des «produits nationaux actuellement disponibles en quantité et en qualité requises», ainsi que l'augmentation des droits de douanes pour 129 produits finis. En plus de ce dispositif mis en place par le gouvernement Ouyahia, il y a lieu également de rappeler que ce nouveau système d'encadrement du commerce extérieur, entré en vigueur début 2018, a mis en place des restrictions supplémentaires susceptibles de réduire la facture d'importation en exigeant des importateurs la présentation au préalable de documents et de déclarations techniques, en plus de nouvelles dispositions de domiciliation bancaires. Ce qui n'a pas manqué d'ailleurs de provoquer des grincements de dents au sein de l'Union européenne, dont la Commissaire au Commerce, Mme Cecilia Malströme, a jugé les mesures prises par le gouvernement algérien «non conformes à l'accord de libre-échange». Une position d'ailleurs vivement dénoncée par l'UGTA et une partie du patronat algérien. |
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