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Tout
en condamnant la répression dans le sang de «la grande marche du retour»
orchestrée par l'armée israélienne contre des manifestants palestiniens qui a
fait 60 morts et plus de 2.400 blessés, la secrétaire générale du parti des
travailleurs, Louisa Hanoune, a réclamé une
«condamnation et une position claire de l'Algérie sur le transfert de
l'ambassade américaine à El Qods».
Intervenant hier lors d'un point de presse sur la situation qui prévaut dans les terres palestiniennes, Louisa Hanoune a affirmé avec regret que «notre politique étrangère est en train de régresser, soit il y a un silence complice, soit l'Algérie s'abstient dans le cadre de la Ligue arabe». Une position qui ne veut vraiment rien dire, selon elle, «car l'abstention n'est pas une position». Et de faire rappeler que quand on est minoritaire et on ne peut pas influer sur les cours des choses et sur les décisions «il vaut mieux se retirer de la Ligue arabe». En décortiquant les communiqués de dénonciation émis par l'Algérie par rapport à ce qui se passe actuellement en Palestine, la première responsable du PT a affirmé que malheureusement «il n'y avait pas une condamnation claire du transfert de l'ambassade américain de Tel-Aviv à El Qods», dans lesdits communiqués. Notamment dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, on avait seulement réaffirmé la position algérienne concernant El Qods qui appartient aux Palestiniens. Pour Louisa Hanoune, c'est une façon de contourner le problème en marquant en outre son étonnement quant aux propos tenus par le Premier ministre qui avait exprimé «son regret à cette décision unilatérale». Des propos et une position qualifiés de «honteux» par la SG du PT, en affirmant que cette position est étrangère, aussi bien de la position du peuple algérien et la position officielle traditionnelle de l'Algérie, vis-à-vis de la question palestinienne. Le PT insiste sur la position algérienne qui doit selon Louisa Hanoune «être claire et franche», car selon les évènements, il y a un pas qui a été franchi et les intentions de Donald Trump sont claires «il veut carrément liquider la question palestinienne». Elle a estimé que dans ces conditions et par rapport à ces nouveaux éléments, «la riposte doit se faire sentir». Pour Louisa Hanoune, d'ailleurs même l'Arabie saoudite fait mine de condamner le transfert de l'ambassade américain à El Qods, et prétendument lors la réunion de la Ligue arabe «où il sera question de discuter d'une action commune concernant ce transfert». Et de poursuivre : «Or, nous savons bien qu'il s'agit d'une pure illusion». Louisa Hanoune souligne qu'heureusement le soutien à la question palestinienne fait partie encore de l'identité officielle algérienne. Mais, pour elle, interdire de manifester pacifiquement son soutien au peuple palestinien et aux causes justes, ne peut que créer un fossé entre le peuple et le gouvernement. C'est la raison pour laquelle le PT lance un appel au président de la République pour qu'il ordonne au gouvernement de respecter le droit constitutionnel réitéré en 2016, qui permet de manifester pacifiquement. Pour elle, c'est étonnant de voir la population yéménite sortir par centaines manifester son soutien au peuple palestinien, sans craindre les bombardements saoudiens, et le peuple algérien qui vit dans des conditions sécuritaires meilleures par rapport au Yémen, on lui interdit de manifester. Pour Louisa Hanoune, la position algérienne est fragilisée par les fragilités internes. «Nous militons, dans ce sens, pour qu'il y ait tout de suite une solution, qui consiste à convoquer une assemblée constituante» qui, à ses yeux, «est un facteur de rétablissement de tous les repères de la nation algérienne et une immunisation de l'Algérie contre les dangers extérieurs, et ce au lieu d'adopter une politique de l'autruche». La question palestinienne est internationale A la question récurrente qui revient ces derniers temps, sur la nécessité ou non de se solidariser avec les questions externes comme la Palestine au lieu de se contenter de se solidariser avec la question ou les problèmes internes, Louisa Hanoune a estimé que «l'un n'empêche pas l'autre». Elle dira que la révolution palestinienne sera le fait et le produit du peuple palestinien lui-même. «Aucun peuple n'est venu faire la révolution chez nous à notre place», dit-elle. Mais, rappelle-t-elle : «Nous avons eu le soutien des médecins étrangers de différents pays, des soutiens avec les armes aussi». Et de souligner que la solidarité internationale était d'une grande aide à la révolution algérienne, pas seulement des pays arabes. Pour elle, la question palestinienne est «internationale», c'est une question de droit et c'est une question juste. Des manifestations de soutien à la cause palestinienne ont eu lieu à Amsterdam, en Italie, à Montréal. D'autres sont annoncées en France, en Espagne et un peu partout. Pourtant, certains de ces pays traversent des crises socio-économiques et politiques sans précédent. Les syndicats britanniques, belges, ont eu toujours des traditions de solidarité pour les causes justes. «Les peuples et les syndicalistes n'ont pas perdu leur boussole», précise-t-elle. Et d'affirmer d'autres ont même lancé des campagnes de boycott des produits israéliens, pourtant, certains ne sont ni musulmans, ni arabes. Elle conclut : «Il ne faut pas conditionner le soutien à l'international au règlement des problèmes internes de notre pays». «Notre soutien aux causes justes ne va pas nous empêcher à militer pour trouver des solutions à nos problèmes internes, l'un n'empêche pas l'autre», estime-t-elle. |
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