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Le
président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) Hadj
Tahar Boulenouar a estimé, à la veille du début du
mois de ramadhan, qu'il n'y a pas de nouveautés cette année pour la
disponibilité des produits agricoles et des prix par rapport à l'année 2017.
Par ailleurs, il a souligné, sur la base des estimations des producteurs, que près de 10 millions de quintaux de fruits et légumes et 80.000 tonnes de viandes seront consommés durant ce ramadhan. Il a expliqué hier mercredi à la radio nationale que «c'est la période de la récolte des produits de saison, et il n'y aura pas de pénuries pour le ramadhan et tout l'été». Les quantités des produits alimentaires dans les stocks sont largement suffisantes pour satisfaire les besoins pour les mois à venir», a-t-il ajouté. Sur les dispositions prises par les ministères du Commerce et de l'Agriculture, M. Boulenouar a indiqué que «c'est pour stabiliser la disponibilité des produits pendant le mois de ramadhan et éviter toute manœuvre de spéculation». «Le ministère du Commerce a augmenté le nombre des contrôleurs et créé de nouveaux marchés pendant le ramadhan pour réguler les prix». Selon le président de l'ANCA, les marchés informels apparaissent parce qu'il y a «manque de disponibilités au niveau régional et déséquilibre de l'offre. Donc il y a spéculation». Mais «la hausse des prix au début de ramadhan n'est pas due au manque de disponibilités des produits mais à une forte demande, qui augmente durant cette période de 30% à 40%. La demande augmente durant les premiers jours de ramadhan et influe directement sur les prix. Mais, précise-t-il, il y a une décrue du niveau des prix à partir du quatrième jour. A la seconde semaine, il y aura une chute des prix d'au moins 40%. Il y a également, note-t-il, l'absence de culture de consommation» chez les Algériens. D'autre part, le président de l'ANCA estime qu'il n'y a pas de «spéculation dans les fruits et légumes, car ils doivent être consommés deux ou trois jours après leur récolte, et sont fortement périssables». Il a également estimé qu'il n'y a pas de «monopole dans les fruits et légumes. La hausse des prix est liée à une forte demande conjoncturelle, et il ne faut pas attendre une stabilité des prix si la demande n'est pas stable». Il a indiqué que pour ce mois de ramadhan, «on va consommer à peu près 10 millions de quintaux de fruits et légumes», selon les estimations des agriculteurs, et 80.000 tonnes de viandes rouges et blanches. La disponibilité «est largement suffisante pour satisfaire la demande pendant le mois de ramadhan, et donc il n'y aura pas de spéculation dès lors qu'il y a disponibilité du produit», souligne M. Boulenouar. Il a relevé d'autre part que le marché informel «reste un fléau social et économique. Il bloque les projets d'investissement et de développement», il est devenu «un moyen pour écouler les produits contrefaits ou périmés ; il nuit à l'économie nationale et au consommateur». Pour le président de l'ANCA, la solution contre la spéculation et le marché informel est de créer des marchés de proximité, pour réguler la demande des consommateurs en fruits et légumes. «Il y a 40 millions d'habitants, et on a besoin d'au moins entre 2.500 et 3.000 marchés de gros et de détails. Le nombre actuel est de seulement 1.700 marchés, dont ceux de proximité». Il y a 1.500 communes où il n'y a pas de marchés de proximité, a-t-il ajouté. D'autant que, affirme-t-il, «le marché informel ne peut pas réguler le marché, soit pour le contrôle des prix, de la qualité du produit ou des transactions financières. Il est par nature le marché noir». En fait, précise-t-il, «le seul moyen de réguler le commerce des fruits et légumes est d'avoir un grand nombre de marchés», et s'il y a 46 marchés de gros sur 48 wilayas, «il y a cependant un manque énorme de marchés de proximité. Le besoin est d'au moins 600 au niveau national». Le déficit en marchés de proximité, affirme encore M. Boulenouar, fait que «le prix entre le gros et le détail est très élevé, et si on a un nombre de marchés suffisant, la différence de prix entre le gros et le détail ne sera pas grande, entre 20% et 30%». Quant aux habituels dysfonctionnements du marché et des prix à l'approche de chaque mois de ramadhan, il en a imputé la responsabilité aux opérateurs et associations patronales. La régulation du marché «n'est pas seulement le rôle de l'Etat, mais également celui des opérateurs économiques. Il ne faut pas attendre que l'Etat réalise les marchés de proximité, ou les chambres froides et de stockage. Où sont les organisations patronales? C'est leur rôle d'agir, et il n'y a eu aucun écho de ces organisations». Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans a également fustigé le gaspillage, qui coûterait selon lui chaque année près de 60 milliards de DA, partis dans les poubelles. «Entre 15 à 20% des alimentes achetés sont gaspillés, jetés. Cela coûte, a-t-il dit, cinq milliards de DA par mois. Sur une année cela fait 60 milliards de DA gaspillés en aliments». «Pour le mois de ramadhan, 60% des déchets sont composés de produits alimentaires», poursuit-il, «nous n'avons pas une culture de la consommation qui pousse à la stabilité de la demande». Le président de l'ANCA a enfin affirmé qu'entre trois à quatre millions de baguettes de pain sont jetées quotidiennement. «A raison de 10 DA la baguette, c'est énorme ! ». |
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