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A
Oran depuis quelques jours déjà les commerces sont envahis par des familles en
quête de beaux habits pour leur progéniture. Si dans le passé proche il fallait
attendre les derniers jours du ramadhan pour acheter les vêtements de l'aïd aux
enfants, ces dernières années, appréhendant la traditionnelle flambée des prix
durant le ramadhan, les ménages ont préféré prendre leurs précautions à
l'avance. Hier, de nombreuses ménagères ont investi les rues et les magasines du centre-ville, M'dina J'dida,
El Akid Lotfi et Choupot pour dénicher la bonne
occasion. Cette situation a rendu la circulation dans plusieurs rues quasiment
impossible. «Pour éviter la saignée des portefeuilles, certains parents ont
opté pour des achats à l'avance, ils ont consacré un budget leur permettant de
profiter des bonnes affaires. Certains magasins de vêtements font des soldes et
des remises durant ce mois de mai ; j'en profite pour acheter de belles tenues
pour mes deux enfants, il ne manque que les chaussures», dira une mère de deux
enfants. Certaines familles préfèrent faire leurs achats avant l'entame du
jeûne, soit avant que l'augmentation des prix ne touche les vêtements. «Non
seulement cela m'a permis d'économiser de l'argent, mais en plus, du temps et
de l'énergie, car sortir après le ftour pour faire
les marchés au milieu des foules et des bousculades, ce n'est pas agréable. Une
fois mes achats réglés, je pourrai profiter des soirées de ramadan pour sortir
me divertir et rendre visite aux proches». Les Oranais se ruent sur les étals
des magasins, ils parlent déjà de dépenses, de vêtements et de chaussures.
Porter des nouveaux habits, c'est le charme de l'aïd surtout pour les enfants
qui attendent ce jour avec impatience. Toutefois la majorité est unanime que
les prix ont connu une hausse vertigineuse comparativement à l'année précédente
et même aux mois précédents. En tournée à travers quelques marchés d'Oran, nous
avons pu constater que les prix n'étaient guère abordables. Malgré leurs
petites tailles, les vêtements d'enfants affichaient les mêmes tarifs que les vêtements
pour adultes.
Parfois même plus. Un morceau d'étoffe qui ressemblerait à une robe de bébé est plus cher qu'une tenue complète pour adulte. Dans la majorité des boutiques du centre-ville les prix affichés dépassent 6.000 DA pour une robe et peuvent atteindre facilement les 12.000 dinars. Les shorts sont proposés à 1.500, voire 3.500 dinars, les tee-shirts entre 1.500 et 3.000 dinars. Les pantalons en jeans entre 1.500 et 3.500 dinars. Les chaussures dites de marque sont proposées à un prix fixé entre 3.200 et 5.500 DA, selon l'origine et la qualité. La plupart de la marchandise provient de Chine, Turquie, Espagne et Italie et de France. «Pour habiller une fillette de trois ans, un parent devra débourser la bagatelle de 15.000 DA pour un produit de qualité, entre 4.000 et 4.500 pour des chaussures, sans oublier les accessoires comme le sac à main et autres?», ajoute cette femme. L'achat sur le Net et les boutiques virtuelles a la mode D'autres parents ont carrément changé de destination. «Oui, sur le net. Pas besoin de sortir de chez soi. Un micro-ordinateur ou un simple smartphone suffit pour commander mon article. Je trouve des produits moins chers que dans une boutique classique. Mais il faut être abonné à ces pages pour dénicher des vêtements d'une excellente qualité à un prix très bas. On y trouve de tout pour tous et pour toutes les bourses», dira une jeune maman. Certains parents se sont tournés vers ces boutiques virtuelles. Ces dernières offrent des prix défiant toute concurrence, car échappant à toute forme de fiscalité et n'ayant pratiquement aucune charge salariale ou locative. En outre, elles ont l'avantage d'être ouvertes h24 et 7/7 et évitent aux acheteurs les cohues et les longues files d'attente aux caisses. Gérées par une nouvelle race de traders, les prix sont constamment en solde et négociables à souhait. Les livraisons se font le plus souvent dans des endroits publics accessibles à tous et surtout pourvus d'une grande sécurité. Généralement des carrefours, places publiques ou aires de repos et de loisirs tels que le jardin citadin. Des centaines de pages sur facebook proposent toutes sortes d'articles. Si les plus «aisés» préfèrent les boutiques des quartiers chics du Akid Lotfi, du centre-ville et de Choupot qui proposent des vêtements à des prix dépassant tout entendement, ou même sur les pages du web, d'autres préfèrent les marchés des quartiers traditionnellement connus. C'est le cas de M'dina J'dida, où règne une ambiance inhabituelle. Ici on peut trouver des vêtements de moindre qualité (importés de Chine) et à des prix raisonnables. Le marché de M'dina J'dida enregistre également un rush impressionnant des ménages en quête de produits bon marché. Les vendeurs à la sauvette étalent souvent des articles aussi bien bon marché que de moindre qualité. Des jeans à 1000 dinars, des robes entre 1.500 et 3.000 DA, chemises entre 800 et 1200 dinars, chaussure entre 600 et 1.500, le marché de M'dina J'idda est une aubaine pour les petites bourses. D'autres parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts se ruent actuellement vers la friperie «de luxe» en vue de satisfaire les demandes de leurs enfants. |
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