Des
dizaines de mal logés, venus de plusieurs quartiers de la ville d'Oran, ont
organisé hier, un sit-in de protestation devant le siège de la daïra d'Oran.
Les contestataires sont des demandeurs de logement qui ont déposé des demandes
auprès des services de l'OPGI, depuis plus de deux décennies mais qui n'ont
toujours pas bénéficié d'un logement. Certains affirment avoir déposé leur
dossier depuis 1975. «Aucune suite n'a été réservée à ce jour à nos demandes»,
indique un père de quatre enfants. «J'occupe une pièce chez des parents depuis
dix ans. J'ai déposé une demande de logement social depuis plusieurs années et
à ce jour, je n'ai rien vu venir. Nul ne peut nier les efforts des pouvoirs
publics dans la lutte contre l'habitat précaire et la prise en charge des
familles qui occupent des immeubles menaçant ruine. Mais nous aussi on répond à
tous les critères, toutefois nos demandes n'ont pas été prises en charge,
depuis des années», dira un représentant des protestataires. Et d'ajouter «nous
aussi, nous vivons dans des conditions précaires. Je touche un salaire de
25.000 dinars et je loue un F2 à 15.000, dans la banlieue», dira ce père de 3
enfants. Ces familles précisent, également, que la Commission d'attribution
chargée d'étudier les dossiers des postulants ne s'est jamais penchée sur leur
cas puisque jusqu'à présent, aucun demandeur ayant déposé son dossier, dans les
années 90 et bien avant, n'a obtenu un logement. «Chaque année on nous appelle
pour renouveler notre dossier, et nous répondons favorablement, aux doléances
de l'OPGI, malheureusement nous n'avons reçu que des promesses» assure un
habitant de Sidi El Houari et d'ajouter «certaines familles se sont installées,
il y a une ou deux années, dans l'un des bidonvilles d'Oran, d'autres ont
squatté des immeubles désaffectés et ont bénéficié d'un logement, alors que nos
familles attendent depuis plus de 20 années». Ce sont de milliers de demandeurs
qui attendent. Une situation que plusieurs familles n'arrivent pas à
comprendre. La daïra d'Oran compte, à elle seule, près de 50.000 demandes dont
une partie a été transférée à l'OPGI. Certains affirment avoir déposé leurs
dossiers dans les années 80 et depuis, aucune suite favorable ne leur a été
donnée. D'autres expliquent avoir déposé leurs dossiers, en 2009 auprès de
l'Agence OPGI de Gambetta, mais en vain.
Durant
ces trois dernières années, la wilaya d'Oran a relevé de grands défis en
matière de mise en œuvre de la politique de l'Etat visant à lutter contre
l'habitat précaire. Elle a réalisé un bond qualitatif sur le plan de la mise en
œuvre d'importants programmes et projets colossaux de logements, notamment ceux
programmés au titre du social locatif (LPL). Durant l'année 2016, 9.200
logements ont été attribués.