Depuis
plus de 15 ans, le 5 mai est dédié à l'un des plus beaux métiers du monde: il s'agit de la Journée mondiale de la Sage-femme.
«Les sages-femmes donnent l'exemple en offrant des soins de qualité», est le
thème choisi cette année pour la célébration de cette journée. Ce thème est
important dans la mesure où il met en exergue le rôle vital que jouent les
sages-femmes, non seulement en veillant à ce que les femmes et leurs
nouveau-nés traversent la période de la grossesse et de l'accouchement en toute
sécurité, mais aussi en leur prodiguant des soins de maternité respectueux et
bien dotés en ressources, qui peuvent favoriser la santé et le bien-être tout
au long de la vie, au-delà du continuum de l'accouchement. A Oran, cette
journée était une occasion pour tirer la sonnette d'alarme sur l'augmentation
des accouchements par césarienne. Le Dr Charef, spécialiste
en gynécologie de l'Etablissement hospitalier spécialisé en gynécologie et
obstétrique «Ben Yahia-Zohra», a indiqué sur les ondes de la radio locale que
le taux de naissance par césarienne est passé de 7% en 2000 à quelque 30%
actuellement. Soit une femme sur quatre qui accouche par césarienne. Un taux
qui dépasse de loin la norme internationale fixée à 18% par l'Organisation
mondiale de la santé (OMS).
La
naissance par césarienne peut présenter des avantages indéniables pour la mère
et le bébé et même leur sauver la vie. Dans de telles situations, presque tout
le monde s'accorde à dire que ces avantages l'emportent sur les inconvénients.
Cependant, dans d'autres cas, les avantages d'une naissance par césarienne pour
la mère et le bébé peuvent être moins importants ou remis en doute. A Oran,
cette méthode d'accouchement prend, ces derniers temps, de l'ampleur d'une
façon inquiétante. Pourquoi ce recours excessif à cette pratique qui devrait se
limiter uniquement à des cas exceptionnels ? Si dans les cliniques privées l'on
suspecte une dérobade pour augmenter le profit, car aucun autre argument ne
peut justifier la généralisation de cette pratique chirurgicale dans les
maternités, la césarienne est indiquée dans les situations d'urgence
nécessitant l'accouchement rapide du bébé, telles que des signes de souffrance
du bébé (apparition de troubles du rythme cardiaque), des saignements
importants de la maman ou lorsque l'enfant est mal positionné (présentation par
le siège, l'épaule, le front). L'accouchement de jumeaux représente aussi plus
de 50% des causes de la césarienne. Le taux de mortalité néonatale des bébés
nés par césarienne est trois fois supérieur à celui de ceux nés par voie basse
chez les femmes qui ne présentent aucun risque médical ou complication
particulière susceptible de les exposer à ce risque, montre une étude
américaine.