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Le
ministre de l'Energie Mustapha Guitouni a affirmé,
hier dimanche, que l'exploitation du gaz de schiste en Algérie est «une
nécessité». Il a cependant précisé, lors d'une conférence de presse, à l'ouverture
du 3ème atelier international des Centres nationaux des données (CNDs), organisé par le Commissariat à l'Energie atomique (Comena) que «l'exploitation de ce type de gaz ne peut se
faire avant dix ans».
M. Guitouni a, également, estimé que l'exploitation du gaz de schiste «n'est pas un danger pour les citoyens», ou les habitants proches des zones de production, faisant allusion aux Etats-Unis qui exploitent, depuis de nombreuses années, les gaz et pétrole de schiste. Au mois de janvier dernier et devant la Commission des Finances et du Budget de l'APN, le ministre de l'Energie n'avait pas fait grand mystère de l'inéluctabilité de l'exploitation du gaz de schiste par l'Algérie, «mais pas maintenant». «Tout ce qui a été fait à ce jour entrait dans le cadre de l'évaluation des réserves nationales et qu'aucun projet d'exploitation n'a été lancé», affirmant alors que «l'exploitation ne pourrait pas commencer avant une dizaine d'années». Se voulant encore plus convaincant, il a souligné que les techniques utilisées pour l'exploitation du gaz de schiste avaient fait leurs preuves dans de nombreux pays, sans «présenter de danger pour la nature ou les eaux souterraines». Il a, ainsi, pour valider les programmes d'exploitation des gaz de schiste que les Algériens consomment, annuellement, 15 millions de tonnes de gaz et de carburants, alors que la production nationale n'est que de 11,5 millions de T/an. «On importe 3,5 MT de carburants par an», précise le ministre qui a, en outre, indiqué que près de 50.000 voitures seront reconverties au GPL, pour éviter autant «les réclamations des citoyens quant à la cherté des carburants» que la trop lourde facture, un peu plus de 2 milliards de dollars, des importations de carburants. Le ministre de l'Energie, qui a rappelé que les prix des carburants sont soutenus par l'Etat, a expliqué que «la reconversion au Sirghaz (GPL) des véhicules sera soutenue à hauteur de 50% des frais d'installation par l'Etat.» Le ministre a affirmé, sur les énergies renouvelables, que l'Algérie n'est pas en retard dans l'énergie solaire. «On est des pionniers dans le domaine. On était les premiers dans les années 1980. On a fait 14 stations d'énergie solaire. Aucun pays n'avait fait ça. Je parle de l'Afrique et de nos voisins. Nous ne sommes pas en retard. Nous, on travaille, on ne parle pas beaucoup», a-t-il affirmé. Par ailleurs, M. Guitouni a rappelé la position de l'Algérie, qui a toujours plaidé en faveur de la coordination des efforts pour accélérer le processus de ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Tice). «L'Algérie a toujours et de manière constante réitéré son appel solennel en direction de tous les pays qui n'ont pas encore signé et ratifié le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, à procéder sans délai, à sa ratification pour que son entrée en vigueur puisse enfin devenir une réalité et pour que le traité s'impose en tant que norme internationale, juridiquement contraignante, au sein du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires». Le ministre a rappelé, également, que l'Algérie a subi et continue de subir «les affres et les conséquences catastrophiques sur l'Homme et sur l'environnement des essais nucléaires» effectués sur son territoire, durant la période coloniale. L'Algérie, a-t-il dit, «reste fermement convaincue» que l'élimination totale des armes nucléaires est l' «unique garantie» pour faire face aux dangers de ces armes de destruction massive sur l'Humanité. Pour autant, il a rappelé que l'Algérie, dans le cadre de la stratégie de la sécurité nucléaire, compte utiliser et développer l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. «Le programme nucléaire que développe l'Algérie, a t-il dit, se fera «à des fins pacifiques» et pour couvrir «les besoins du pays avec cette énergie». «L'Algérie collabore avec l'Agence internationale de l'Energie (AIE), et différents pays possédant l'énergie nucléaire, dont le Chine, les Etats-Unis et la France», a-t-il ajouté. «La stratégie nucléaire algérienne est orientée vers la satisfaction des besoins en énergie du pays, à l'horizon 2030-2050», a-t-il ajouté. Il a, ainsi, expliqué que l'Algérie exploite 2 réacteurs atomiques implantés à Birine, dans la wilaya de Djelfa et à Draria, dans la wilaya d'Alger, à des fins de recherches scientifiques et de préparation dans l'utilisation de l'Energie nucléaire. A ce titre, ajoute le ministre, l'Algérie a créé 2 centres de recherches nucléaires, dont un spécialisé dans la sécurité atomique. |
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