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L'injonction
faite par le Conseil de sécurité de l'ONU au Maroc et au Front Polisario, les
deux parties prenantes au conflit du Sahara occidental, à retourner à la table
des négociations dans les six mois et sans pré-conditions
a alarmé au-delà de toute mesure le monarque alaouite et le Makhzen qui ont
compris qu'elle a sonné l'échec de leur tentative d'obtenir de cette instance
onusienne qu'elle se prononce pour un retour à la table des négociations au
format voulu par eux. Ce format étant que l'ordre du jour des négociations porte
exclusivement sur la proposition marocaine d'une autonomie administrative du
Sahara occidental ne remettant pas en cause sa «marocanité» et que l'Algérie y
soit impliquée du fait que selon Rabat c'est elle qui a suscité le conflit et
l'entretient en manipulant le Front Polisario.
Malgré l'appel péremptoire du Conseil de sécurité, le Maroc ne veut pas la réouverture de négociations directes avec le Front Polisario, mais il lui fallait une raison à l'appui de son refus susceptible d'infléchir en sa faveur le point de vue onusien. Celle que le Makhzen a montée de toutes pièces consiste à faire passer le Front Polisario pour une organisation terroriste avec laquelle le Maroc ne peut négocier. Pour cette opération, les officines ont fait preuve d'une duplicité sans borne par laquelle elles ont accouché d'un scénario dont elles ont voulu que le déroulé se conclue par la «mort politique» du mouvement indépendantiste sahraoui. Le dit scénario consiste à faire croire que le Maroc a éventé une conjuration visant sa stabilité et sa sécurité impliquant l'Iran et le Hezbollah libanais. En s'en prenant à ces derniers, le Makhzen a visé à obtenir l'approbation de l'axe anti-iranien qui mobilise contre eux et du même coup qu'il avalise son accusation qu'il a portée contre le Front Polisario d'être une organisation terroriste en collusion avec ces deux «sponsors» du terrorisme international. En présentant de la sorte à cet axe anti-iranien la prétendue conjuration fomentée contre le royaume, Rabat en attend que les Etats-Unis qui en sont le chef de file en prennent prétexte pour inclure le conflit du Sahara occidental dans les fronts où ils sont en confrontation avec l'Iran. Ce qui les amènerait à ne plus considérer ce conflit comme relevant d'un fait colonial et le Polisario en tant que mouvement indépendantiste ayant légitimité à parler au nom du peuple du Sahara occidental. Ce pas, les monarchies arabes l'ont franchi entraînant derrière elles la pseudo-Ligue arabe et la non moins illusoire organisation des Etats islamiques. Le stratagème auquel a eu recours le Makhzen est incontestablement sournois tant il mise sur les haines que suscitent l'Iran et le Hezbollah. Pour dévoiler la fausseté de ses concepteurs et leur machiavélique opportunisme dans l'exploitation d'un contexte international auquel le Polisario est totalement étranger, les soutiens de ce dernier ne doivent céder ni aux chantages ni aux pressions qui s'exerceront sur eux au prétexte qu'ils défendraient un mouvement qui de nationaliste et indépendantiste se serait mué en organisation terroriste ayant fait allégeance à la nébuleuse internationale de même nature. Il y a lieu que leur riposte soit coordonnée, intraitable et dissuasive. |
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