C'est officiel. C'est le chef de daïra représentant du wali qui
gère l'APC avec le secrétaire général de la commune. Le maire, Tewfi Adda Boudjellal, est
totalement marginalisé. Que reste-t-il au maire comme prérogatives après la
décision du wali prise lors du dernier conseil de l'exécutif dans une
déclaration solennelle ? En vertu des articles 101 et 102 du code communal, le
wali de Sidi Bel-Abbès a ordonné au DRAG et au chef
de daïra d'actionner les procédures de substitution des pouvoirs du maire du
chef-lieu de la wilaya. C'est désormais le chef de daïra qui dirige toutes les
missions de la municipalité. Depuis son installation, il y a presque 6 mois, le
maire, Tewfik Adda Boudjellal
a affiché une attitude d'opposition à l'égard de l'administration représentée
par le wali et le chef de daïra. Tout a commencé par un conflit au sujet du
secrétaire général avec lequel le maire a refusé de travailler et que
l'administration a maintenu à son poste malgré le fait qu'il soit un
intérimaire. Le bras de fer s'est encore durci à propos de l'EPIC de
l'éclairage public et des espaces verts. Pour ce cas, le maire a exigé une
réquisition au wali pour mettre à la disposition de l'EPIC tout un service
composé de moyens humains et matériel, ce qui n'aurait pas été du goût du
commis de l'Etat. Ce comportement «inhabituel» d'un élu de la commune est perçu
comme une forme d'opposition ouverte au wali. Contrairement à cette vision qui
est propre aux détracteurs du maire, la société civile via des relais sur la
place publique et les réseaux sociaux a apporté son total soutien au maire,
avec des slogans «nous sommes tous Adda Boudjellal».
Il est vrai que dans ce conflit, les élus de l'assemblée sont divisés et on
évoque une pétition conduite par des députés proches du wali afin d'aboutir à
une justification légale de la procédure de substitution des pouvoirs. Certains
éléments actifs du mouvement citoyen commencent à payer les frais de leur
soutien au maire
Le bras de fer entre le wali et le maire constitue un sujet qui
anime toutes les discutions sur la place publique et la tension est en train de
monter notamment dans les milieux des associations et des communaux. Ni le chef
de daïra ni le maire que nous avons contactés n'ont voulu s'exprimer sur le
sujet.