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Le
Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra)
n'a pas attendu longtemps avant de réagir à la «répression violente» de leur
manifestation par «quelques» forces de l'ordre ce mardi à Alger.
Dans un nouveau communiqué en date du 24 avril 2018, le Camra dénonce « l'agression policière » dont ont été victimes les résidents et résidentes, évoquant « une atrocité sans précédent et une haine profonde » contre les participants à la marche organisée de la place Emir Abdelkader à l'hémicycle Zighout Youcef. Le Camra déplore des centaines de résidents « insultés, tabassés, matraqués, tassés » et des résidentes «dévoilées» relevant « plusieurs blessures graves constatées», peut-on lire sur le document. Contacté par le Quotidien d'Oran, Taïleb Mohamed, le porte-parole du collectif, précise pour sa part, que des entorses aux genoux ou encore des fractures ont été enregistrées parmi les protestataires. « On était quelque 2000 résidents à avoir marché de la place Emir à l'APN et nous avons constaté une violence excessive de la part de quelques forces de l'ordre », dira-t-il. Dénonçant tour à tour « l'atteinte à la liberté de circulation » ainsi que les arrestations abusives sans motifs apparents », ils sont quelque 250 personnes à avoir été arrêtées, ce mardi, avant d'être relâchées, selon le Camra, le Dr Taïleb précisera même qu'il a été arrêté parce que médecin. « On est fichés comme des criminels », regrettera-t-il. Le communiqué, lui, parle d'« arrestations arbitraires, sauvages et forcées dans des fourgons et bus, embarqués vers des destinations lointaines ». Notre interlocuteur souligne qu'un point de non-retour a été atteint et qu'il est hors de question de laisser tomber la contestation. Parmi les prochaines étapes, « l'arrêt total et inconditionné de l'activité des gardes d'urgence et dans les services sur le territoire national à partir de dimanche 29 avril » ainsi que l'éventualité de se diriger vers une démission collective, comme l'expliquera le porte-parole du Camra. Les résidents dénoncent également la nouvelle loi sanitaire qui acte l'obligation d'un service civil « stérile depuis 1984 ». Le ministre de la Santé avait derechef affirmé que le service civil restera obligatoire, précisant en contrepartie que son département veillera à ce qu'il se passe dans « les meilleures conditions ». Mokhtar Hasbellaoui a mis l'accent sur l'importance de maintenir le service civil pour « réduire l'écart en matière de prestations sanitaires, préventives et thérapeutiques dans les régions à faible couverture sanitaire », soulignant la volonté de l'Etat à mobiliser tous les moyens matériels, humains et techniques pour accomplir ce service dans des conditions favorables. Rappelons que le Camra avait appelé à une mobilisation générale des résidents à Alger dans un communiqué, en date du 22 avril dernier, indiquant que « l'ensemble des résidents en sciences médicales ont décidé d'organiser une imposante manifestation pacifique nationale à Alger cette semaine ». Une action concertée, rappelle la source d'informations, en réponse à la stérilité des réunions qui ont regroupé ministre et représentants du collectif «où aucune réponse concrète aux revendications soulevées n'a été apportée ». |
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