Les membres de l'assemblée
générale de la FAF ainsi que le président Kheireddine
Zetchi et les membres du bureau fédéral se sont
empressés de se féliciter de l'adoption des bilans moral et financier de la
fédération. Alors que Zetchi et son bureau
appréhendaient le pire à l'occasion de ce premier test après l'élection de
l'actuelle FAF en 2016, tout s'est déroulé dans le calme et la sérénité, les
membres de l'AG ayant unanimement adopté les bilans de la FAF.
Toutefois, il faut reconnaître
que le calme et l'unanimisme ayant marqué cette AG sont trompeurs dans la
mesure où les membres de l'assemblée n'ont pas adopté les bilans par
conviction, mais avec la mauvaise intention de sauvegarder leurs propres
intérêts au sein des clubs ou des ligues qu'ils président ou qu'ils dirigent.
L'absence d'un débat responsable, sérieux et désintéressé sur la situation
générale du football national est inquiétante pour l'avenir de cette
discipline. On est ainsi tenté de dire que des présidents des clubs et des
ligues auront fait montre d'un comportement d'opportunistes en adoptant les
bilans de la FAF sans avoir engagé un débat de fond sur des questions
stratégiques comme le professionnalisme, la dissolution de la LFP, l'arbitrage
ou encore la formation et le développement du football en Algérie.
L'opportunisme négatif des membres de l'AG a été illustré par le fameux projet
de l'hôtel de la FAF. Il y a une année, lors de l'AGO présidée par de
l'ex-président de la FAF Mohamed Raouraoua, ces mêmes
membres de l'AG avaient approuvé à l'unanimité la construction de cet hôtel par
la FAF. Une année après, la même composante de l'AG sous la présidence de Zetchi, a voté unanimement pour l'abandon de ce projet.
Pour rappel, le montage financier et le suivi de ce projet avaient été confiés
à Jadid Zefzaf, membre du
BF à l'époque de Raouraoua puis de Zetchi. Toutefois, et s'étant rendu compte de l'intention
de Zetchi d'abandonner ce projet, Zefzaf,
qui ne badine pas avec les principes, a préféré démissionner. Ce n'est pas le
cas des autres membres de l'AG, passés spécialistes dans le retournement de
veste. Or, le malheur, c'est que l'attitude des membres de l'AG est
préjudiciable pour les intérêts suprêmes du football en Algérie. Zetchi, qui avait fait de la mise en place d'une direction
nationale de contrôle de gestion des clubs de football (DNCG) son cheval de
bataille, a carrément abandonné ce projet, ce qui a fait le bonheur des
présidents de clubs. En contrepartie, ces derniers ont fermé les yeux sur les
imperfections de la FAF en adoptant les bilans moral et financier. Et dire que
ces présidents de clubs ne ratent pas la moindre occasion pour tirer sur la
FAF, notamment la programmation du championnat et l'arbitrage. En ce sens, Raouroaua a qualifié les membres de l'AG de « béni oui-oui»
oubliant, qu'à son époque, les AG de la FAF étaient pliées en un quart d'heure
sans le moindre débat. Compte tenu de ce qui s'est passé lors de l'AGO de
lundi, il ne faut certainement pas s'attendre à un renouveau dans le football algérien.