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Le
phénomène de la migration, qui a pris de l'ampleur «aux niveaux régional et
international, préoccupe au plus haut point les autorités», a affirmé hier
lundi M. Hassen Kacimi, chargé de la migration au
ministère de l'Intérieur. Il a expliqué à la radio nationale que quelle que
soit «la situation de l'évolution de ce dossier, on ne doit pas stigmatiser les
migrants». Il a ajouté cependant que «le phénomène a évolué et pris de
l'ampleur aux frontières sud du pays. Le gouvernement a pris des décisions
importantes pour garantir la sécurité aux frontières et réduire ce phénomène à
un niveau supportable». «Les problèmes auxquels on est confrontés ont un
caractère multiforme et exigent la mobilisation de tous nos moyens». Pour
autant, M. Kacimi a expliqué que «nous faisons
attention à cette problématique, car il s'agit d'êtres humains, qui arrivent
dans des conditions difficiles : ils traversent un chemin dangereux, périlleux
et sont pris en charge par des réseaux de passeurs, qui portent préjudice à
leur personne sur le plans moral et physique, et quand ils arrivent chez nous,
ils sont dans un état lamentable. Nous prenons donc en charge ce volet
humanitaire». Selon M. Kacimi, «le phénomène
migratoire en Afrique prend de l'ampleur». «On reçoit une moyenne de 500
migrants par jour dans les wilayas de Tamanrasset et Adrar, qui sont
limitrophes et frontalières avec le Mali et le Niger, Agadez et Bamako». «Et
là, a-t-il dit, il y a des couloirs migratoires vers
l'Algérie. On se concerte avec les autorités de ces pays pour prendre en charge
ce dossier». Certes, il admet que «nous sommes conscients qu'il y a des enjeux
géostratégiques importants, et il y a eu un conseil interministériel le 29 mars
dernier pour sécuriser nos frontières et faire en sorte qu'elles soient autant
que possible sécurisées, et parallèlement on déploie des moyens humanitaires
importants pour prendre en charge ces migrants».
«On ne peut ouvrir nos frontières à tout le monde» Selon le directeur de la Migration au ministère de l'Intérieur, «leur nombre est tellement important qu'on ne peut ouvrir nos frontières à tout le monde. Ceux qui sont dans une situation de détresse, on les prend en charge. Les autres, nous les refoulons. Ce qui se passe par la suite dans le désert au nord du Niger et du Mali, nous n'avons aucune responsabilité, car le migrant quand il traverse il se met lui-même en danger». Pour autant, «nous faisons ce que nous pouvons pour les secourir et les mettre à l'abri de dangers». M. Kacimi a parlé d'«un déplacement massif vers l'Algérie. On a mobilisé 20 millions de dollars pour ce phénomène, qui menace aussi la sécurité des Etats. Les migrants ne nous préoccupent pas, mais ce qui nous préoccupe, c'est ce qu'il y a derrière». M. Kacimi a expliqué que des enjeux géostratégiques se cachent derrière ce phénomène de migration massive vers l'Algérie et estime que la «campagne de dénigrement contre l'Algérie a des non-dits, et derrière, il y a des choses connues, des enjeux géostratégiques qui obéissent à des schémas qui ne correspondent pas à nos intérêts». En 2016, a-t-il rappelé, il y a eu l'arrivée de 7.000 nigériens à Bordj El Haoues, un village qui ne comptait guère plus de 6000 habitants. Dès lors, «on doit faire en sorte que la migration n'entre pas en confrontation avec la sécurité, et l'Etat doit assurer la protection des droits humains des migrants, mais que ceux-ci doivent déclarer leur situation pour que l'Etat puisse faire la traçabilité sur leur situation». S'il a indiqué que «notre objectif est de protéger les migrants», et rappelé que «l'Etat a aussi des obligations, celles d'assurer la sécurité des biens et des personnes», M. Kacimi a été formel: «les wilayas du sud du pays ne seront pas la Lampedusa de l'Afrique. Nous avons pris toutes les dispositions pour que les localités frontalières du pays ne se transforment pas en camps de migrants». Il a expliqué que la fermeture des frontières de l'Union européenne a fait qu'il y a eu un déplacement des flux migratoires vers l'Algérie. Et, depuis 2015, «nous sommes confrontés à une montée des délits» de ces migrants. Il a expliqué ainsi qu'il y a 56.000 migrants qui ont été condamnés pour crimes et délits. «Nous ne voulons pas stigmatiser les migrants, on veut les protéger», a-t-il souligné en rappelant qu'il y a eu 30.000 Maliens, 20.000 Nigériens et 8.000 autres aux nationalités inconnues qui ont été condamnés pour crimes et délits. «Nous avons, a-t-il affirmé, l'obligation d'assurer la sécurité des biens et des personnes, et ceux qui ne respectent pas la loi algérienne auront pour vocation naturellement de quitter le territoire national. Nous le ferons dans le respect de la dignité humaine et nous le ferons en concertation avec les parties concernées». Le directeur de la Migration au ministère de l'Intérieur a affirmé que «nous gérons ce dossier avec beaucoup de sérénité ; les migrants sont bien traités en Algérie», et que «les migrants ne meurent pas en Algérie, qui ne pratique pas la déportation ou les rafles, comme cela a été rapporté par certains milieux». «Nous sommes en présence, ajoute-t-il, d'une désinformation à grande échelle, notamment cette assertion du profilage ethnique, qui est un concept colonial». Globalement, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur qu'il a divulguées, il y a 900.000 migrants qui entrent en Algérie chaque année. «Mais, ils ne rentrent pas tous», précise-t-il. «Nous recevons à partir de la ville (nigérienne) d'Agadez une moyenne inacceptable». «Nous avons informé les autorités de ce pays et on leur a dit que la situation a atteint un niveau inacceptable». Il y a «7.000 passeurs à Agadez qui ont un revenu de 140 millions d'euros par mois, et ils se sont transformés pour encadrer les migrants vers l'Algérie. Ce sont des réseaux qui menacent la sécurité de l'Etat ». «Donc, on ne peut demander à l'Algérie d'ouvrir ses frontières quand ailleurs, elles sont fermées». Concernant enfin les réfugiés syriens, il a indiqué que «nous n'avons pas de gros problèmes avec les Syriens». |
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