Les dirigeants du Mouloudia d'Oran ont jugé de
« sévère » la sanction de quatre matchs à huis clos, dont deux avec sursis,
infligée hier par la commission de discipline de la LFP. En effet, le MCO
terminera la saison sans son public, après les incidents ayant émaillé le match
des Oranais face au CRB au stade Ahmed-Zabana, arrêté
à la 81e minute. Mais dans sa décision, la commission de discipline s'est
appuyée sur le fait que la partie a été arrêtée suite à « un envahissement de
terrain par les supporters ». Or, sur les images de la télévision, les
téléspectateurs ont bien vu que le trio arbitral s'est regroupé au centre du
terrain avec les joueurs pendant plus de dix minutes, après que trois jeunes
supporters ont fait éruption dans l'aire de jeu, avant d'être appréhendés par
la police. D'ailleurs, cette information a été confirmée hier par le chef de la
sûreté d'Oran, le contrôleur Nouasri Salah lors d'une
conférence de presse, qui avait précisé que c'est dans les tribunes que les
supporters des deux équipes se sont échangés des projectiles, avant d'être
dispersés. Cela ne présentait donc aucun danger pour les officiels, les
dirigeants et joueurs. C'est dire qu'il est difficile de définir
l'envahissement de terrain en Algérie, sachant que des matches ont été arrêtés
pendant plus d'une demi-heure à cause d'un véritable envahissement de terrain
avant que l'arbitre ne décide de reprendre la partie, ce qui n'était pas le cas
vendredi à Oran. Et c'est peut-être cette décision de l'arbitre Zouaoui qui a jeté de l'huile sur le feu. Dans d'autres
pays, un simple jet de projectile ou une agression d'un arbitre entraînent
l'arrêt du match. Or, en Algérie des envahissements de terrain très dangereux
de la part d'énergumènes n'ont pas amené l'arbitre à arrêter le match en raison
de l'injonction de certaines parties influentes. Le match de coupe d'Algérie
entre la JSK et le MCA, joué à Constantine méritait beaucoup plus d'être arrêté
et ce, par rapport à la gravité des incidents qui se sont produits. C'est dire
que la décision de la FAF prônée en début de saison d'arrêter un match en cas
d'envahissement de terrain est désormais différemment interprétée, car le
terrain peut être envahi par trois, cinq, dix ou des dizaines de personnes et
il reste à savoir dans quel cas la décision d'arrêter le match doit intervenir.