Le
ministère du Commerce a procédé, hier, à la levée de la suspension provisoire à
l'importation de certains intrants nécessaires à la production de plusieurs
produits alimentaires, à l'image d'intrants des jus et boissons, des yaourts,
des biscuits, des confiseries et des chocolats. «Ces intrants, communément désignés
sous le nom ?'arômes'', sont désormais libres à l'importation», a indiqué un
communiqué du département de Saïd Djellab, tout en
respectant les procédures de domiciliation bancaire exigibles en vigueur.
Rappelons qu'en application du règlement de la Banque d'Algérie, daté d'octobre
2017, les domiciliations bancaires relatives à l'importation des marchandises
destinées à la revente en l'état et ne constituant pas un intrant industriel,
doivent être accomplies dans un délai minimum d'un mois avant la date
d'expédition de ces marchandises avec une couverture financière de 120% du
montant de l'opération. Le président de l'Association des producteurs algériens
de boissons (APAB) avait alerté sur les conséquences directes de l'interdiction
de l'importation des arômes rentrant dans la fabrication des boissons. Cette
décision constitue, d'après lui, une menace sur cette filière. La rupture
d'arômes et autres produits qui rentent la fabrication de boissons provoquera
«la fermeture d'usines» et une menace sur des «milliers de postes d'emploi»,
avait-il tenu à alerter. La filière emploie près de 20.000 emplois directs et
60.000 indirects et couvre à hauteur de 98% les besoins nationaux. Jeudi
dernier, et lors de sa visite à Oran, le nouveau ministre du Commerce a confirmé
qu'un groupe de travail s'attelle à finaliser une «mise à jour de la liste des
produits interdits d'importation», concernant particulièrement des intrants
ayant freiné la production de certaines filières. «Il y a eu certains intrants
qui ont posé problème, c'est vrai; la mise à jour sera
prête sous peu et cette question sera réglée définitivement le plus vite
possible», a-t-il déclaré en marge du cinquième Salon
de la production nationale, sans pour autant préciser une échéance. A cette
occasion, Saïd Djellab avait également affirmé que
«la mise à jour de la liste est toujours en cours et qu'il n'y a pas eu encore
de retrait». En janvier dernier, son prédécesseur avait annoncé que la liste
des produits suspendus à l'importation était temporaire et qu'elle serait revue
soit à la hausse, soit à la baisse dans trois mois. Interrogé par la presse, à
l'issue d'une audition par la Commission des finances de l'APN sur le projet de
règlement budgétaire 2015, Mohamed Benmeradi avait
expliqué que cette liste, comprenant 851 articles, sera évaluée dans un
trimestre, précisant que le nombre des produits suspendus à l'importation
pourrait être augmenté ou alors réduit selon les résultats de cette évaluation.
Ainsi, et selon la même source, la levée de suspension provisoire à
l'importation de certains intrants s'inscrit dans cette logique alors que les
résultats des travaux de révision et de mise à jour de la liste des produits
suspendus provisoirement à l'importation «seront communiqués incessamment»,
poursuit le ministère. Si 851 produits (notamment alimentaires), relevant de 45
catégories de marchandises, sont soumis au régime des restrictions à
l'importation depuis janvier 2018, reste que, sur la base des requêtes
d'entreprises industrielles plaidant pour la levée ou la suspension de
l'importation de certains produits et matières premières, la Commission de
sauvegarde de la production nationale a tenu, depuis le début de cette année,
quatre réunions avec des filières industrielles.
Pour
rappel, les restrictions à l'importation avaient déjà été levées pour des
produits et intrants classés dans cinq sous-positions tarifaires (plaques,
feuilles, bandes, rubans, pellicules et autres formes plates, auto-adhésifs en
matière plastique, sacs d'emballages pour produits alimentaires en polymères de
l'éthylène, à l'exclusion des sacs aseptiques pour l'emballage des produits
alimentaires, sachets...). L'introduction de ces produits dans la liste
initiale des produits suspendus à l'importation s'explique par le fait qu'ils relèvent
d'une sous-position tarifaire qui rassemble à la fois des produits existant
suffisamment sur le marché national et aussi ceux qui ne sont pas fabriqués
localement ou insuffisamment produits. Cependant, il est arrivé que la mesure
de suspension a touché tous les produits relevant
d'une même sous-position tarifaire alors qu'elle ne ciblait qu'un seul produit.