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Deux
mois après la fermeture du Complexe gazier de Reggane,
le 05 février dernier, des jeunes de Tinerkouk sont
descendus dans la rue, cette fois-ci, à 300 km du chef-lieu d'Adrar. La route a
été barrée, à Tinerkouk, vers El-Bayadh
et vers Timimoune. Pas de circulation sur cet axe routier. Des commerçants ont,
par solidarité, décidé de baisser rideau afin d'exprimer leur colère, face au
problème du chômage qui touche toute la population, selon des représentants de
la société civile. Tinerkouk a brisé le silence, la
région n'a jamais connu pareille colère. La goutte qui a fait déborder le vase
était l'inauguration du Complexe gazier de Barouda, la semaine passée. Un
complexe situé à quelques kilomètres seulement de la ville où règne pauvreté et
chômage, selon nos interlocuteurs. Un millier de personnes ont marché du centre
à la sortie de la ville, hier, où ils ont installé des tentes sur la route, ce
qui a bloqué, totalement, la circulation. Ils ont décidé de camper là jusqu'à
la satisfaction de leurs revendications qui sont : l'emploi, une commission
d'enquête sur le recrutement, le développement local, l'ouverture d'une agence
du bureau de main-d'œuvre et la présence du wali d'Adrar, afin de trouver un terrain
d'entente, concernant tous les problèmes, a-t-on appris des protestataires qui
dénoncent le «recrutement illégal, dans les sociétés pétrolières» qui activent
dans la région. Ils dénoncent leur exclusion du recrutement au complexe gazier
de Barouda. Un complexe réalisé pour un investissement de 800 millions de
dollars, mais, disent-ils, aucun impact économique n'a été ressenti par la
population. «Sauf la pollution et le bruit des engins», affirment des jeunes en
colère. Des ingénieurs et d'autres diplômés dans des spécialités pétrolières
sont parmi les chômeurs.
Les protestataires dénoncent le recrutement, hors wilaya, pour certaines tâches, malgré l'existence de milliers de jeunes à quelques mètres, seulement, du complexe, dans toutes les spécialités. Ils contestent, également, ce qu'ils qualifient de non-transparence dans le traitement des dossiers, l'absence d'affichage des postes vacants, à la direction de l'ANEM. Ils réclament l'application stricte de la décision du Premier ministre, concernant la priorité qui doit être donnée aux jeunes chômeurs de la wilaya. Un nombre important de sociétés pétrolières activent dans la wilaya d'Adrar, vu sa nouvelle vocation gazière et pétrolière, mais l'emploi, dans ces sociétés, a été toujours marqué par des «dépassements flagrants», selon les habitants de la région. Malgré la présence de multinationales, le taux de chômage reste très élevé. A noter qu'un dispositif de sécurité a été mis en place par les services de sécurité par crainte de débordement. Le secrétaire général de la willaya s'est rendu sur les lieux, l'après-midi, afin de discuter avec les contestataires. |
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