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Après le
limogeage le 13 mars dernier de Rex Tillerson,
annoncé via twitter, Donald Trump semble en phase de
concrétiser l'une de ses visées anti-mondialistes.
D'autant que, contrairement à son remplaçant Mike Pompeo
qui dirigeait jusque-là la CIA, le désormais ex-secrétaire d'Etat est connu
pour ses positions en faveur de la globalisation. En outre, la presse
américaine a récemment révélé que Tillerson aurait
traité Trump d'imbécile en marge d'une réunion
officielle où ce dernier avait affirmé vouloir décupler l'arsenal nucléaire des
Etats-Unis ! Une attitude jugée déloyale intra muros,
pas du tout du goût du locataire de la Maison-Blanche.
Il est clair que la divergence de points de vue entre Trump et Tillerson ne s'arrête pas là, puisqu'elle tient aussi à la relation qu'entretiennent les USA avec la Russie de Vladimir Poutine pour laquelle les intentions réelles de Trump sont peu claires aussi bien pour son administration que pour les médias et l'opinion publique. Ajoutons à cela le fait que le dossier de l'accord sur le nucléaire iranien les divise, du moment que le secrétaire d'Etat à la Défense James Mattis et Tillerson lui-même n'envisagent plus, comme Trump, de le torpiller de crainte de voir l'Iran vite nucléarisé. Chose susceptible de mener rapidement à une guerre d'une rare ampleur entre la République islamique et l'Arabie saoudite, son concurrent sunnite dans la région. Tout cela compliquera sans doute davantage la crise syrienne et celle des migrants, déstabilisera la Turquie et fera monter les tensions entre l'Union européenne et les USA. Autre point de discorde : Trump est pressé de conclure un accord sur le nucléaire avec les Nord-Coréens, -lequel peut donner confiance à ces derniers- alors qu'il compte abroger celui conclu avec l'Iran en 2015. D'un côté, cela découragera, dès le départ, la Corée du Nord à s'y aventurer. D'un autre, si jamais l'accord échoue, il pourra provoquer, selon Tillerson, une action démesurée de la part de l'administration américaine (chose peu souhaitable tant à l'intérieur qu'à l'extérieur). Le troisième point de divergence, c'est le monde musulman. La thèse du «choc des civilisations» de Samuel Huntington que défendait Stephan Bannon, l'ex-stratège en chef de Trump, semble être compatible avec celle de Pompeo, adepte de la guerre sainte entre l'Occident chrétien et l'islam radical alors que Tillerson soutenait l'idée du «mauvais islamisme» qui sape une religion monothéiste noble. Toutefois, bien que James Mattis ne soit pas tout à fait d'accord sur la question iranienne, il va jouer un rôle de premier ordre, après le départ de Tillerson, pour ramener le locataire de la Maison-Blanche à de meilleurs sentiments concernant nombre de dossiers sensibles (Iran, Corée du Nord, coopération européenne). Cela paraît d'autant plus important que Robert Mueller, le procureur spécial, fourbit des arguments incontestables sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016 en faveur de Trump et que les défections dans le camp présidentiel s'accélèrent à vive allure. Rappelons à ce titre la démission, le 6 mars dernier, de Gary John, le directeur du Conseil économique national qui aurait critiqué les taxes imposées sur les importations d'acier et d'aluminium de l'Europe. |
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