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Après le drame de Douera: La réunion ministre-collectif des résidents reportée à dimanche

par Yazid Alilat

Coup dur pour la médecine algérienne après le décès tragique, dans la nuit de mardi à mercredi de trois résidentes, dont une vétérinaire, à Douera (wilaya d'Alger), victimes d'une intoxication au monoxyde de carbone. Le drame est survenu dans un appartement loué par les résidentes. Deux autres résidentes, qui partageaient le même appartement, avaient été transportées aux urgences de l'hôpital de Douera, dans un état critique, pratiquement dans «le coma», selon le Dr Nabil Kelkal, pédiatre au CHU Hassiba Ben Bouali de Blida, dont dépend l'hôpital de Douera. «Une des deux femmes s'est réveillée ce matin, l'autre est toujours dans le coma, son pronostic vital étant engagé», a-t-il ajouté. Le Dr Taileb, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a, de son côté, indiqué au «Le Quotidien d'Oran» que le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, s'est déplacé, dans la nuit de mardi pour s'enquérir de l'état des blessées. Le tragique accident a incité le ministre comme le (CAMRA) au report de la réunion qui devait avoir lieu, hier, mercredi, entre le Collectif et le ministre. « Ce tragique accident a motivé le report de la réunion que nous devions avoir aujourd'hui (hier mercredi, Ndlr) avec le ministre de la Santé'', a-t-il ajouté, précisant que « nous avions reçu une invitation au ministère pour un entretien avec le ministre ». Le report de cette réunion a été fixé, selon le porte parole du CAMRA, à dimanche prochain, 1er avril, mais sans « que nous sachions l'ordre du jour », a-t-il ajouté. L'annonce de cette réunion intervient après la rupture de toute discussion entre les deux parties. Dans un document rendu public dimanche, le ministère a indiqué, notamment, que plusieurs propositions ont été faites au Collectif, dont la réduction du nombre de spécialités concernées par le service civil, une prime d'installation dans le Sud pour les médecins qui y sont affectés, « la disponibilité obligatoire d'un logement équipé décent, avant toute décision d'affectation de médecins spécialistes dans le cadre du service civil ». Le même comité intersectoriel a, cependant, estimé que la dispense du service militaire pour les médecins de 30 ans et plus est une décision qui relève du ministère de la Défense, alors que pour la prime d'installation, le comité avait rappelé la proposition du Premier ministre de revoir à la hausse cette prime, qui sera à la charge des Collectivités locales du lieu d'affectation. Mais les réponses du ministère sont restées plus ou moins évasives sur d'autres revendications, dont le statut pour les médecins résidents. Bref, «rien de nouveau», estimait, de son côté, le CAMRA, dans ces propositions. Le Dr Hamlaoui Sadek, membre du CAMRA, a expliqué que « le ministère a rendu public un document qui date du mois de février, et on a déjà communiqué sur ce document ». Il poursuit, dans une déclaration au «Le Quotidien d'Oran» qu' «'ils n'ont rien proposé de nouveau, ni quelque chose de concret, et on a déjà repoussé, depuis le début, ces propositions floues du ministère.» Pour lui, « ils n'apportent aucune réponse concrète sur le logement, le statut, le régime indemnitaire, et cela démontre l'incompétence du ministère à répondre à nos revendications ». Même son de cloche pour le porte-parole du CAMRA, le Dr Taileb, qui estime que la diffusion d'un vieux document portant sur les propositions du ministère, déjà connues, « est une manipulation de l'opinion publique ». Il a précisé que « rien n'a changé dans la situation actuelle, et le ministère n'apporte pas de nouvelles réponses, car nous avons déjà publié ses réponses». «Ce que nous revendiquons pour le service civil, c'est l'abrogation de son caractère obligatoire et non sa suppression», a-t-il expliqué, affirmant «ce que le ministère refuse de comprendre». Par ailleurs, et pour appuyer leurs revendications socioprofessionnelles, les médecins résidents suivent scrupuleusement, les consignes de boycott de la seconde session du DEMS. Après l'Ophtalmologie, l'examen de Traumatologie et chirurgie orthopédique a été, massivement, boycotté. Les examens de réanimation, Radiothérapie- Oncologie prévus au CHU d'Oran, et Physiologie métabolique prévu à Alger, et qui devaient avoir lieu, hier, mercredi et aujourd'hui jeudi, sont également boycottés, selon le Dr Hamlaoui. Tout le monde attend, dès lors, la réunion de dimanche prochain avec en bandoulière beaucoup d'espoir pour le dénouement de ce conflit, qui a contraint les hôpitaux du pays à une activité très réduite.