|
![]() ![]() ![]() ![]() Même s'il ne faut pas trop s'enflammer avec une corbeille
de bons résultats financiers à l'aube de cette année 2018, il est très
réconfortant de relever que les premières données statistiques de l'économie
nationale sont pour le moins rassurantes. C'est pour la première fois depuis le
déclin des prix du brut, c'est-à-dire en 2014, que le déficit commercial a subi
une forte inflexion. Dans le même sillage, le déficit de la balance des
paiements a également enregistré une autre positive inflexion. A fin janvier
dernier, le déficit commercial de l'Algérie s'est établi à 410 millions de
dollars contre 1,08 milliard de dollars une année auparavant, soit une baisse
substantielle de 674 millions de dollars correspondant à un recul du déficit de
62,2%. En 2017, le déficit de la balance commerciale avait été réduit à 14,31
milliards de dollars contre 20,13 milliards en 2016, une baisse de 29%, ce qui
en soi est assez encourageant.
Faut-il s'enthousiasmer devant cette performance économique qui signifierait autrement le début d'une amélioration des échanges extérieurs ? A vrai dire, non car les hydrocarbures restent toujours le principal poste des recettes extérieures du pays et les importations ont été moins importantes après le dernier tour de vis du gouvernement concernant une liste de plus de 850 produits dont l'achat à l'international a été gelé. Ce nouveau dispositif mis en place par le gouvernement pour limiter les importations aux seuls produits nécessaires à l'appareil de production et l'évacuation de tous ceux concurrentiels à la production nationale serait en train d'atténuer le déficit commercial. Un recul du déficit commercial bon à prendre en ces temps de morosité financière, d'autant que le déficit de la balance des paiements a lui également reculé. S'il reste à des niveaux ?'alarmants'', le déficit de la balance des paiements a été réduit en 2017, ce qui présuppose quelque part que la politique d'austérité du gouvernement commence à porter de bons résultats, mais qui ne devraient pas, cependant, être conjoncturels. Les chiffres de la Banque d'Algérie sont bien réels pour qu'on puisse se réconforter d'une performance oubliée du comportement de l'économie nationale. A fin 2017, le déficit de la balance des paiements a baissé de 4,27 milliards de dollars. Le volume du déficit est, en lui-même, significatif des efforts mis en place pour réduire ce lourd fardeau sur les finances publiques. Mais, dans l'ensemble, les données macroéconomiques plaident pour la poursuite du programme de réformes mises en place, même si la politique de financement non conventionnel de l'économie nationale, avec en particulier la hausse de l'endettement public, inquiète. Car la réduction de la balance des paiements doit être très solide sur certains postes, dont les prestations des entreprises étrangères (8,11 mds de dollars) opérant en Algérie et le transfert de dividendes (2,56 mds de dollars). Pour le gouvernement, il est donc vital de mettre le paquet sur la réduction des déficits, le soutien à la croissance, l'emploi et les investissements. L'embellie actuelle sur les marchés pétroliers est trompeuse, elle permet tout juste d'avoir un peu de marge de manœuvre et un peu plus de flexibilité par rapport aux dépenses publiques incompressibles et que ?'la planche à billets'' ne peut à elle seule couvrir. Pour autant, il y a lieu de ne pas faire la fine bouche, car c'est un peu de printemps qui entre dans l'économie nationale, d'autant que les objectifs du gouvernement sont clairs: poursuite de l'assainissement des finances de l'Etat, réduire les déficits et limiter les nouveaux emprunts extérieurs. A l'orée de 2020, cette politique devrait permettre un équilibre des soldes budgétaire et extérieur, avec une réduction des dépenses courantes à 20% du PIB et les dépenses en capital de 10% du PIB. Mais, ce n'est pas encore gagné. |
|