En présence des experts en hydraulique, chercheurs et spécialistes
en foggara, l'Observatoire des foggaras et l'Agence nationale de gestion
intégrée des ressources en eau (Agire) ont organisé
une journée d'information sur les foggaras en fin de semaine à l'occasion de la
Journée mondiale de l'eau. Plusieurs thématiques en relation avec ce système
d'irrigation traditionnel sans pompage ont été discutées, mettant l'accent sur
la préservation de cet héritage et appelant l'Etat à mettre les moyens
nécessaires pour les réhabiliter dans le cadre du développement durable. Le
directeur de l'Observateur des foggaras, M. Boutadara
Youcef, a décortiqué l'état actuel de ce système d'irrigation toujours en cours
dans les ksours d'Adrar. Un système vital pour
l'agriculture oasienne. Adrar compte actuellement plus de 900 foggaras. Le
chercheur Moulay Abdallah Smaili, spécialiste en gestion traditionnelle des
eaux a analysé la situation des foggaras dans les trois régions de la willaya
d'Adrar, Touat, Gourara et Tidikilt, en invitant les
services hydrauliques à plus de concertation avec les propriétaires des
foggaras et l'association des foggaras en ce qui concerne les opérations de
réhabilitation qui doivent être initiées. Il a appelé à leur réhabilitation à
travers une alimentation en eau à partir d'autres sources, comme les autres
foggaras pérennes et le forage de puits traditionnels en amont. Durant cette
journée, l'agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau a lancé
le premier concours de la meilleure foggara sous le thème « la foggara, un
patrimoine à préserver ». A la même occasion, trois nouveaux timbres postaux
sur le système des foggaras d'irrigation traditionnelle, émis par Algérie-Poste
à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, ont été présentés.
Ces timbres mettent en relief trois modes d'exploitation
hydraulique séculaires, connus sous l'appellation de foggara, adoptés par les
anciens habitants de la région pour l'irrigation agricole et leurs besoins en
eau potable. Ils représentent la foggara d'Amoul dans
le Touat, la foggara El-Kebira dans le Gourara, et la
foggara El-Beïda dans le Tidikelt, avec leur système
traditionnel d'adduction en eau et sa répartition équitable, sur la base d'une
mesure dite El-Kesria.