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Après avoir
limogé le modéré Rex Tillerson qu'il a remplacé à la
tête du département d'Etat par le «faucon» assumé qu'est l'ex-directeur de la
CIA Mike Pompeo, Donald Trump
a confié le poste clef de conseiller à la sécurité nationale à un autre
va-t-en-guerre reconnu qu'est John Bolton dont l'opinion internationale a eu à
vérifier les positions bellicistes du temps où il a fait partie de l'équipe
néoconservatrice dont s'était entouré l'ex-président américain de sinistre
mémoire George W. Bush.
Ce nouveau changement opéré par Trump confirme le retour en force au sommet de l'administration américaine du courant néoconservateur qui a doté les Etats-Unis d'une politique étrangère privilégiant au nom de la sécurité nationale et des intérêts de l'Amérique le recours aux «guerres préventives». Donald Trump a choisi de confier les postes clefs de son administration aux tenants de ce courant belliciste en toute connaissance de cause et a ainsi donné à comprendre qu'il a décidé d'imprimer une ligne dure à la diplomatie américaine. Une ligne qui va se vérifier sans aucun doute sur les trois fronts dans lesquels Trump est déterminé à faire prévaloir les «solutions» américaines et qui sont les questions liées au nucléaire iranien et de la Corée du Nord et au conflit syrien. Tout comme l'ancien directeur de la CIA Mike Pompeo qui dirige désormais le département d'Etat, John Bolton va à l'évidence conforter Donald Trump dans son intention d'employer la manière forte tant à l'égard de Téhéran que de Pyongyang et même à l'égard de Moscou s'agissant du conflit syrien, quitte à ce qu'il en résulte la mise en péril de la paix mondiale. L'intention d'en découdre avec les Iraniens est déjà affichée par Donald Trump qui a décidé de ne pas certifier une nouvelle fois le 12 mai prochain le respect par l'Iran des clauses de l'accord sur le nucléaire iranien forgé par son prédécesseur démocrate Barack Obama et les autres grandes puissances du groupe des cinq + un. Il est même déterminé à aller plus loin à l'égard de l'Iran puisque manifestement l'option d'une intervention militaire contre ce pays n'est plus l'une parmi d'autres qu'envisage la Maison Blanche mais celle arrêtée et dont les préparatifs ont pratiquement débuté. Les visites qu'ont effectuées successivement à Washington le Premier ministre de l'Etat sioniste Benyamin Netanyahu et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman ont eu pour raison ces préparatifs qui nécessitent l'implication de leurs pays respectifs. Pour la Corée du Nord avec laquelle Donald Trump a paru vouloir engager le dialogue pour la recherche d'un compromis satisfaisant pour elle et les Etats-Unis, la nomination de Pompeo et de Bolton n'est assurément pas un bon signe également. L'influence de ces deux «faucons» va se faire sentir à la Maison Blanche et se traduire par des initiatives qui mettront fin au rapprochement esquissé entre les deux Corées et relanceront probablement l'escalade de la tension entre Pyongyang et Washington qui offrira prétexte à Pompeo et Bolton d'imposer la solution militaire au problème du nucléaire nord-coréen. Elle se manifestera tout autant concernant le conflit syrien même si dans celui-ci c'est la Russie qui est dans le collimateur des deux «faucons» en question. Sauf que dans ce cas le courant néoconservateur et belliciste dont ils sont les figures de proue dans l'entourage de Donald Trump jouera encore plus inconsidérément avec le feu que s'agissant de l'Iran et de la Corée du Nord. Les propres alliés occidentaux de l'Amérique s'inquiètent visiblement du durcissement de ses positions à l'international et manifestent à la Maison Blanche leur désaccord même s'ils n'en font pas état publiquement. |
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