|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Dans
une atmosphère de mécontentement général et de profonde déception, une centaine
de représentants d'associations de souscripteurs au programme de 14.000
logements LPA de Constantine, lancé en 2011, se sont réunis hier à la maison
des jeunes Chetaïbi Amar de la nouvelle ville Ali Mendjeli pour faire le point des problèmes qu'ils
rencontrent avec les promoteurs, sur les différents contacts qu'ils ont eus ces
dernières années avec les autorités de wilaya et pour tracer un programme
d'action pour le futur immédiat.
M. Bouaffani Arslan, un des coordinateurs des associations de souscripteurs que nous avons interrogé en marge de cette réunion, nous a résumé la situation en déclarant : « Franchement, nous avons constaté que les projets n'avancent pas. Et avec tous mes respects à ces cadres de la wilaya et au wali lui-même, je dirai que les entretiens et rencontres que nous avons eus avec eux n'ont donné aucun résultat auprès des promoteurs qui semblent narguer toute autorité ». Soulignant dans ce sillage qu'« on voit présentement que les autorités locales ne parlent que du logement social ainsi que du logement AADL dont les programmes ont démarré bien après le nôtre et sont finis et leurs bénéficiaires vont bientôt occuper leurs logements, tandis que nos programmes patinent encore entre les mains de promoteurs qui ne respectent ni le souscripteur ni les injonctions des autorités de la wilaya ». « Nous avons compris maintenant qu'il ne reste personne avec qui dialoguer et nous avons décidé de mettre fin à ce dialogue. Nous allons tracer un plan d'action et allons sortir sur le terrain pour arracher nos droits. Et c'est aujourd'hui même que nous allons décider de la forme que revêtira notre action sur le terrain. Nous ne changerons pas cette position tant que les promoteurs ne reviennent pas à la raison et se mettent en phase avec la réglementation en vigueur », lancera-t-il en colère. Très déçu, lui aussi, ce souscripteur a ajouté qu'il a le sentiment que « les promoteurs bénéficient d'une impunité totale ». Et c'est ainsi qu'il a soulevé le sujet de l'enquête lancée par le wali sur les pratiques frauduleuses de certains d'entre eux qui avaient été dénoncées par les représentants des souscripteurs devant le wali il y a quelques mois. « J'ai été informé par des voies officieuses, a déclaré Bouaffani, que cette commission d'enquête a livré son rapport au wali 48 heures après son installation, un rapport salé dans lequel il a été indiqué que les montants des terrains d'assiette qui ont été fournis par les promoteurs étaient erronés, ils ont été majorés de 200%. Malheureusement, la wilaya n'a encore pris aucune disposition à leur encontre ». Il reste quand même que nous faisons entière confiance au wali, mais il faut qu'il sache que les promoteurs n'en ont cure des menaces de l'autorité publique. « Et nous lui demandons des actions concrètes sur le terrain », indique-t-il. A la fin de la réunion d'hier, les représentants des souscripteurs ont rédigé un communiqué qui reprend tous les éléments que nous venons de citer, en affirmant que leur patience est à bout et qu'ils sont convaincus que « la voie du dialogue a échoué » car il n'y a aucun progrès dans les chantiers du LPA. « Aucun des promoteurs sommés de délivrer les fameux VSP (vente sur plan) n'a obtempéré », ont-ils indiqué dans le communiqué. Bien au contraire, ces derniers continuent à narguer les autorités publiques, puisque « des sommes injustifiées ont été réclamées aux souscripteurs et perçues sans être inquiétés par qui que ce soit ». Pire encore, « des promoteurs ont initié de leur propre chef une formule LPA2 », tout en réclamant aux souscripteurs de payer individuellement la somme de 50.000 dinars au mètre carré pour le prix du terrain et des logements à 350 et 450 millions de centimes, « défiant ainsi toute autorité de l'Etat ». « En outre, souligne-t-on encore, le démarrage dans certains chantiers et la cadence des travaux dans certains autres relèvent de la dérision ». Et le communiqué de conclure en disant que la confiance patiemment instaurée entre les souscripteurs et les autorités en charge du dossier en a pris un sacré coup. Et comme la voie du dialogue est également torpillée, « le souscripteur au LPA à Constantine n'écarte plus la possibilité de la reprise des sit-in de protestation qui prendront désormais une nouvelle forme ». |
|