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Le parti de Benflis dénonce une «impasse politique»

par R. N.

Lors de sa réunion mensuelle ordinaire, tenue hier, le Bureau politique de Talaie El Hourriyet, sous la présidence de Ali Benflis, a rendu public un communiqué dans lequel il rend les conclusions de l'examen «l'évaluation de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays». «Après examen de la situation politique, le Bureau politique a relevé, avec préoccupation, la persistance du régime politique en place, dans une attitude de fuite en avant, avec comme seul souci de gagner du temps et de ce fait, entretient, en l'aggravant, l'impasse politique actuelle».

Pour le parti de Ali Benflis, il est « urgent» de rechercher une « solution consensuelle à la crise globale qui affecte notre pays», mais relève « l'autisme du pouvoir politique face aux appels répétés de partis politiques de l'opposition et de personnalités politiques nationales, en vue de l'ouverture d'un dialogue national salutaire pour une sortie de crise». «Le Bureau politique a exprimé sa préoccupation, devant les multiples atteintes aux droits et libertés du citoyen, notamment le droit de manifester pacifiquement, le droit d'association, le droit syndical, la liberté de circulation». Il a dénoncé «le harcèlement administratif et judiciaire que subissent les associations qui refusent de faire acte d'allégeance au pouvoir politique en place». Le Bureau politique de Talaie El Hourriyet «a constaté le recours fréquent à l'interdiction de sortie du territoire national et la prolongation illégale de celle-ci, dans bien des cas, édictée à l'encontre de citoyens en l'absence de toute décision de justice et en violation flagrante de la Constitution et des lois de la République». Par ailleurs, «le Bureau politique s'indigne des dépassements enregistrés dans le traitement des migrants des pays voisins, en situation irrégulière sur notre territoire, et insiste sur le respect de leur dignité, conformément aux valeurs nobles d'humanité, de fraternité africaine et de bon voisinage qui ont, toujours, distingué notre pays et notre population».

Concernant la situation économique, le Bureau politique «a noté, avec inquiétude, que faute d'une stratégie efficiente pour faire face à la crise économique et financière, la situation économique continuait à se détériorer comme l'attestent les principaux indicateurs économiques». Il note des « déclarations contradictoires des membres du gouvernement (?) qu'il s'agisse des finances publiques, du commerce extérieur, du montage automobile, de la question des subventions, conjuguées au recours à la planche à billets sans limite et sans contrôle indépendant, à l'instabilité juridique, et à l'opacité qui entoure le processus de décision, désorientent les opérateurs économiques et dissuadent les investisseurs nationaux et les partenaires étrangers potentiels». Evaluant les questions sociales, Talaie El Hourriyet «a relevé, avec inquiétude, l'enlisement du mouvement de contestation des médecins résidents qui dure depuis plus de quatre mois et qui dénote une incapacité des pouvoirs publics à résoudre les conflits sociaux par le dialogue». Il estime que l'attitude «d'indifférence» des autorités «contribue à créer, à terme, des déserts médicaux dans nos hôpitaux tout en poussant nos médecins à aller résoudre le problème des déserts médicaux outre Méditerranée». Le parti dénonce «l'étau» mis «autour de l'exercice du droit syndical à travers les nouvelles exigences du ministère du Travail sur la représentativité des organisations syndicales». «Il interpelle les autorités publiques afin qu'elles soient à l'écoute des préoccupations des syndicats autonomes, en tant que partenaires sociaux, et de mettre fin aux entraves de l'activité syndicale».