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L'expulsion
des migrants subsahariens est en train de déborder à l'international et la
position de l'Algérie, de plus en plus fragile, par rapport à ce sujet.
Après la condamnation des ONG nationales et internationales des rafles visant des immigrés en situation irrégulière, l'interpellation d'Alger sur ce dossier par les instances onusiennes, les réactions s'enchaînent et prennent une tournure violente. Selon le Snapap, l'Algérie a remis, en janvier dernier, un rapport au Comité de travailleurs migrants (CMW) à Genève, dans lequel, elle assure que les migrants, en situation irrégulière ne font pas l'objet d'expulsion collective, et que la loi algérienne interdit cette pratique et que les migrants bénéficient de tous leurs droits et de leur liberté. «Le Comité va se réunir le 10 avril prochain à Genève, pour examiner la réponse du gouvernement et la confronter avec la pratique réelle», indique notamment le syndicat. Selon le quotidien d'information malien ?Le Combat', plusieurs centaines d'expulsés maliens ont manifesté, lundi dernier, devant l'ambassade de l'Algérie au Mali pour protester contre leurs conditions d'expulsions qualifiées d'inhumaines. Des traitements souvent condamnés par le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Le 30 septembre 2017, le président du CSDM, Chérif Mohamed Haïdara, avait annoncé que des immigrés africains, dont 1100 Maliens, subissent une résurgence de maltraitance en Algérie. Le quotidien rapporte que c'est aux environs de 10h que plusieurs centaines de jeunes ont bloqué la circulation près de l'ambassade de l'Algérie, sise à Daoudabougou, à l'aide de pneus usés, de pierres et de troncs d'arbres. «Mis en infériorité numérique, les policiers sur place quittent les lieux pour chercher des renforts», ajoute le compte-rendu, qui précise que les manifestants, profitant de ce repli sécuritaire, ont mis le feu au jardin qui borde l'ambassade, endommageant les barrières en fer et brisant, à coups de pierres, des vitres de fenêtres de la chancellerie, des ampoules et les caméras de surveillance. L'intervention des policiers des commissariats de police des 7e et 10e arrondissements et du Groupement mobile de sécurité a permis de limiter les dégâts, en dispersant les protestataires à coups de gaz lacrymogène, les empêchant d'accéder à l'intérieur de la bâtisse. La même source d'informations indiquera qu'une dizaine d'arrestations a été effectuée alors que selon un commissaire de police, ces manifestants «des expulsés de la Libye et de l'Algérie, venus en grand nombre» voulaient «clairement s'en prendre à l'ambassade et à son personnel». Le commissaire expliquera qu'«ils veulent, à travers cette manifestation, faire payer à l'Algérie ce qu'ils ont vécu quand ils étaient dans ce pays». Les diplomates algériens «venus constater les dégâts» n'ont pas voulu communiquer sur ces incidents, constate ?Le Combat' qui ajoute que, selon les témoignages recueillis sur place, «les manifestants disaient lancer un signal fort à l'endroit des autorités algériennes qui leur impose des conditions de vie inhumaines sur son sol et même au moment de leur rapatriement». Rappelons que des ONG nationales ont dénoncé une rafle ciblant les migrants subsahariens, menée du dimanche 11 au lundi 12 mars derniers, à Alger. En février dernier, l'expulsion de migrants subsahariens de l'Algérie est revenue à l'actualité avec l'intervention de la Plate-forme Migration Algérie (PMA), un panel de 21 associations internationales et algériennes, qui s'est alarmé de la reprise des interpellations et de leurs conséquences sur le plan humanitaire. |
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