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La sortie ce week-end de plusieurs personnalités politiques
a donné le ton sur le refus d'un 5ème mandat du président que souhaitent les
partis proches du pouvoir. Le « non » et le refus de cette candidature sont en
fait devenus la sève de toutes les postures des leaders de l'opposition, mais
également de personnalités politiques. A une année environ d'une élection
présidentielle qui n'a pas encore enregistré de candidature franche, malgré les
appels du pied du FLN pour un 5ème mandat de Bouteflika, les pions commencent
en réalité à se positionner, les manœuvres préparées, les stratégies mises en
place. Il est patent que l'opposition ne veut pas d'un 5ème mandat du président
Bouteflika et va travailler pour éviter cette candidature.
Pour l'opposition, qui a donné le ton samedi lors de la célébration du 7ème anniversaire de la création de Jil Jadid, il s'agit aujourd'hui de mettre en place les fondements politiques d'une autre Algérie, avec bien sûr la désignation d'un candidat unique à la présidentielle de 2019 et, fatalement, issu des rangs de l'opposition. Vue à partir du bilan économique du 4ème mandat, après la brusque chute des recettes pétrolières et une érosion dramatique des réserves de change à moins de 100 milliards de dollars, sur la base du recul des libertés individuelles et collectives, des couacs dans la gestion des conflits sociaux, la posture des partis d'opposition a quelques attraits pour les électeurs, elle attire tous ceux qui ont été fatigués par la démagogie ambiante et que le FLN et le RND ne font qu'exacerber, sans proposer une réelle sortie de crise, se contentant de gérer leurs acquis et leurs privilèges. Pour autant, les deux camps, opposition et partis au pouvoir, s'ils vont aller avec des objectifs différents à cette élection présidentielle de 2019, les uns pour le statu quo, les autres pour « la démocratie », oublient que le moment n'est pas encore prêt pour cette présidentielle. Et que le front social est tellement exacerbé que ces anticipations politiques au détour d'un meeting n'ont aucune accroche sur le vécu des Algériens, mais contribuent justement à creuser le fossé, déjà énorme, entre la réalité sociale du moment et les rêveries politiques de l'opposition qui n'a pas encore su se forger une ligne directrice forte face aux attentes citoyennes. A contrario, dans le camp opposé, et hormis le FLN qui se prépare pour la présidentielle de 2019 avec l'éventualité de diriger la candidature du président pour un 5ème mandat, le mot d'ordre semble être celui de l'attente d'une réaction du président ou de son entourage pour que le processus du soutien à un 5ème mandat démarre. Mais, là encore, les choses ne peuvent évoluer puisque tout le monde est accroché à la décision du chef de l'Etat de se présenter ou pas. Et, cette attitude des partis du pouvoir donne toute la mesure de l'incapacité d'une partie de la classe politique à oser des changements, à aller labourer d'autres options politiques. Et, pour le moment, à une année de cette échéance, il y a cette lutte inutile entre deux camps politiques qui s'affrontent au lieu de faire face ensemble aux défis économiques, sociaux, culturels, sécuritaires qui interpellent toute la classe politique algérienne. Loin des guerres de chapelle, des menaces qui doivent être combattues dans une conjoncture politique polluée par les « pour » et les « contre » un 5ème mandat. Comme si le ton alarmiste des uns quant à la situation économique précaire du pays va être « écouté » par tous ceux qui ne subsistent que grâce aux subventions, ou que le discours démagogique des autres va redonner plus de patriotisme à tous ceux qui ont depuis longtemps déserté les isoloirs. |
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