Encore une fois, la ville de Tiaret s'est noyée dans un verre
d'eau. En effet, spectacle cauchemardesque ce jeudi matin à la rue «Ferrari
Habib», à quelques mètres seulement de la résidence du wali : un avaloir
obstrué par les eaux de pluie, vomissant un déluge d'eaux nauséabondes et de
déchets en tous genres.
Et pour parer au plus urgent sous une pluie battante, les habitants
ont retroussé les manches pour déboucher eux-mêmes les avaloirs, «les services
de l'Office national d'assainissement (ONA) ne répondant pas à nos appels de
détresse depuis 48 h» tempête un habitant. Il faut dire que les précipitations
de ces dernières 48 heures ont mis à nu le bricolage dans de nombreux quartiers
de la ville de Tiaret. Malgré les assurances des gestionnaires de la chose
publique locale, les précipitations de cet hiver ont trahi le travail bâclé
dans le curage des avaloirs pratiquement tous obstrués, dégageant leurs déchets
en tous genres sur une chaussée inondée d'eaux. Aux quatre coins de la ville,
le spectacle est désolant : des quartiers de la partie nord de la ville
jusqu'aux cités populaires du sud, à l'image des quartiers de «Sonatiba», la «Cadat» ou encore
la cité «Socoltiar», des trombes d'eau inondaient la
chaussée en raison de l'obstruction des avaloirs, une situation aggravée par
ces artères bloquées par la boue provenant des chantiers qui traînent depuis
des mois et l'amoncellement des détritus sur les caniveaux. Jeudi, jusqu'en
milieu de journée, la circulation automobile restait très difficile au niveau
des rues et principales artères de la ville en raison de l'inondation de la
chaussée et l'amoncellement des déchets charriés par les eaux de pluie. Les
énormes nids-de-poule tapissant certaines rues de la ville débordées d'eau
pluviales, obligeaient les automobilistes à slalomer ou à rouler au ralenti
pour contourner ces pièges. Même les locaux de certaines administrations et
organismes publics dans la ville de Tiaret ont été inondés d'eau, sous le
regard hébété des badauds. Pis encore, les occupants des logements sociaux
«flambant neufs» se plaignent de fissures au niveau des toitures et
l'infiltration des eaux de pluie. Même situation catastrophique dans la
localité voisine de Sougueur où des habitants ont fui
leurs habitations menaçant ruine, et d'autres familles préférant ne pas envoyer
leurs enfants à l'école par mesure de précaution. En état d'alerte, les éléments
de la Protection civile ont effectué des dizaines d'interventions durant les
journées de mercredi et jeudi pour pomper l'eau des habitations et apporter
aide et assistance aux populations. Les coupures intempestives de l'énergie
électrique et même de la connexion Internet dans certains quartiers de la ville
de Tiaret ont fini par exacerber les nerfs d'une population qui ne cesse de
dénoncer le bricolage, devenu comme une «seconde nature» chez certains
gestionnaires de la chose publique locale. Seul point de satisfaction
peut-être, les gens de la terre qui ne cachent pas leur joie de voir leurs
parcelles de terres gorgées d'eau, avec une saison agricole qui s'annonce des
plus prometteuses.