
Se
dirige-t-on vers une nouvelle polémique dans le secteur de l'éducation
nationale ? Apparemment tous les indicateurs le confirment à propos du maintien
ou du report de la date du baccalauréat puisque les syndicats professionnels
divergent d'ores et déjà sur la question.
La
ministre de l'Education nationale était loin d'imaginer les clivages qu'allaient
rencontrer son appel à une consultation au sujet du report de l'examen, du
moment que les avis sont partagés entre certains sigles syndicaux signataires
de la charte d'éthique avec Benghabrit et les autres
syndicats. Ainsi, l'Union nationale des personnels de l'éducation (UNPE)
affiliée à l'UGTA, la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation
(FNTE) relevant du Syndicat national autonome des personnels de
l'administration publique (SNAPAP), le Syndicat national des travailleurs de
l'éducation et de la formation (SATEF) et la Fédération nationale des
associations de parents d'élèves (FNAPE) se sont prononcés pour le report du
bac après le Ramadhan, soit entre le 19 et le 24 juin prochain. L'objectif étant
d'accorder le temps nécessaire aux candidats de rattraper le retard pédagogique
engendré par la grève du CNAPESTE et les préparer dans les meilleures
conditions psychiques possibles. Dans une déclaration à l'APS, le président de
l'UNPEF, Dziri Sadek, a
privilégié le report de la date du bac pour mieux servir «l'intérêt des élèves»
même s'il reconnaît que cette perspective empièterait sur les vacances des
enseignants qui seraient appelés à corriger les copies «au-delà du 4 juillet».
Le secrétaire général de la FNTE, Belamouri Laghlid, a, quant à lui, mis en avant l'impact négatif du
mois de jeûne sur le rendement des candidats, expliquant que la date prévue
auparavant, soit du 3 au 7 juin prochain, «coïncidait avec le mois de Ramadhan,
ce qui impacte négativement sur le rendement des élèves et leur concentration».
La même position a été adoptée par le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, qui a affirmé que le report de la date de
l'examen offrira aux élèves davantage de temps ainsi qu'aux employés qui
assureront l'encadrement de cet examen. De son côté, la présidente de la FNAPE,
Djamila Khiar, a abondé dans le même sens, soulignant
qu'il s'agit d'une revendication soulevée par la fédération au ministère de
l'Education, après avoir «suivi de près les retombées de la grève enclenchée
par le CNAPESTE». A ce propos, elle précisera que le site de l'Office national
des examens et concours (ONEC) sera ouvert prochainement pour 48 heures en vue
de consulter les futurs candidats au baccalauréat sur le sujet, ajoutant que le
ministère, une fois les avis des élèves et des associations des parents
d'élèves rassemblés, décidera du report ou du maintien des dates fixées
précédemment. Une précision que la tutelle n'a pas cru
utile de divulguer. Rappelons qu'au plus fort de la dernière grève des
enseignants, et après la protestation des élèves dans la rue, certains de ces
syndicats s'étaient réunis avec la ministre de l'Education nationale, à
l'exemple de la FNTE ou de la FNAPE. De leur côté, le Conseil national autonome
du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) et le
Syndicat du conseil des lycées algériens (CLA) ont clairement opté pour le
maintien de la date initiale du baccalauréat, estimant que son report est
«inutile», à cause de «l'intervalle entre les deux dates proposées»,
insuffisante, selon eux, «pour rattraper les cours perdus à cause de la grève».
La position du coordonnateur national du Syndicat national autonome des
professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, est plutôt mesurée, demandant, avant de trancher,
«la publication du rapport de la commission nationale de suivi des programmes
sur le taux d'avancement des cours dans les wilayas touchées par la grève». Il
expliquera également «qu'il est inutile de reporter la date du baccalauréat si
cet intervalle n'est pas consacré à la poursuite et au rattrapage des cours».