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L'acte
de naissance de la zone industrielle de Tafraoui
étant fraîchement paraphé par le gouvernement, le défi n'est désormais pas de
donner corps à ce projet mais de le faire dans les règles de l'art en matière
de parcs industriels et logistiques de dernière génération. Faire du
copier-coller sur le modèle obsolète «ZI Es-Sénia-Hassi Ameur» serait un ratage.
Tous les ingrédients sont là pour faire du site une vraie plateforme industrielle intégrée susceptible de capter les investissements nationaux et étrangers, et en même temps une zone logistique comprenant les services support à l'industrie (maintenance, bureaux d'études, centres d'affaires?) ainsi que les activités connexes et à l'export. Ce n'est pas trop demandé comme mission. Ce n'est pas une prouesse non plus. Avec moins de potentiels et de moyens, nos voisins de l'Ouest nous offrent un bel exemple de réussite dans ce registre par le biais du parc industriel intégré de Kénitra, dont la plateforme industrielle s'étale sur 345 ha, soit la moitié de la superficie de la ZI projetée à Tafraoui. Toute comparaison gardée, il faut au moins avoir l'esprit et l'ambition de faire les choses dans cette optique. Après, tout est corrigible, améliorable, perfectible. Dans la forme, rien n'empêche de remettre sur la table l'étude du projet et d'en revoir et retoucher le plan dans le sens d'une vocation plus ambitieuse et d'un statut plus relevé et plus complexe du site projeté en fonction de nouveaux besoins à satisfaire et de nouvelles fonctions à remplir. PARC INDUSTRIEL INTEGRE : LE VRAI DEFI Le wali d'Oran Mouloud Cherifi a bien choisi le lieu et le moment pour faire l'annonce de l'aval officiel par le gouvernement (par le biais du Conseil national d'investissement CNI) du projet de la zone industrielle de Tafraoui. C'est à partir de la nouvelle usine de la grande raffinerie oranaise du groupe Berrahal, implantée à Tafraoui, qu'il a eu à visiter avant-hier dimanche pour s'enquérir notamment de la deuxième phase «extension» du business plan de cet opérateur économique, que le chef de l'exécutif local a rendu publique l'information faisant état de l'accord officiel donné par les pouvoirs publics centraux en faveur du projet de création d'une zone industrielle à Tafraoui s'entendant sur plus de 600 ha. «C'est l'un des rares projets qui ont eu le feu vert du gouvernement. On va bientôt entamer les procédures de création», a-t-il précisé. En choisissant donc cette usine ultramoderne de raffinage du sucre pour lever le voile sur la décision gouvernementale actant la création d'un grand parc industriel dans la banlieue sud-est d'Oran, le wali voulait superposer le réel sur le contexte, fixer l'objet sur l'objectif, tout en émettant un message subliminal à double sens : «voici un bon modèle d'investisseur industriel qu'on veut voir sur la future ZI de Tafraoui» et «voici un fort signe d'encouragement et d'accompagnement par l'Etat à l'investissement industriel». La visite guidée à travers les différents maillons de la chaîne de production de cette usine de raffinage du sucre de capacité 1.000 tonnes/j extensible à .2000 tonnes/j, intégrant un parc de transport fort d'une flotte neuve propre au groupe composée de 60 camions de gros tonnage, aura eu l'effet d'une bande-annonce, une musique de générique bien adaptée au sujet du jour : les perspectives de l'investissement industriel en Algérie. Dans le même registre, le wali a évoqué le site industriel, s'étendant sur 250 ha, qui sera mis en place au niveau du pôle économique de Bethioua. 600 HA POUR LA ZI DE TAFRAOUI, 250 HA POUR LA ZI DE BETHIOUA Démontrant sur pièce le bien-fondé et l'opportunité de leur demande déjà formulée d'un foncier complémentaire pour les besoins d'extension de l'usine, mise en service en septembre 2017, pour passer du simple au double en volume de production, le wali, tout en donnant son accord de principe, a instruit séance tenante le directeur de l'Agence foncière d'entamer les procédures en vue de l'octroi à titre de concession dans le cadre de l'investissement industriel d'une assiette supplémentaire en faveur de ce complexe de raffinage du groupe Berrahal. «La priorité doit être accordée aux investisseurs qui ont déjà concrétisé leurs projets. Alors n'hésitez pas à décaler ceux qui n'ont rien entrepris», a-t-il précisé au directeur de l'Agence foncière. Le wali s'est rendu par la suite à l'usine de fabrication de la société pharmaceutique algérienne SOPHAL, à Hassi Ben Okba, où il a visité notamment l'unité de fabrication de céphalosporines. Mobile précis de cette visite : le début de production par cette unité, la première et jusque-là seule unité en Algérie qui fabrique cette classe d'antibiotiques faisant partie de la famille des bêta-lactamines apparentée à la pénicilline, de ces médicaments sous forme injectable. SOPHAL : DEBUT DE FABRICATION D'ANTIBIOTIQUES EN INJECTABLE En effet, une année après son début de fabrication des céphalosporines sous forme sèche dans le plus strict respect des BPF (bonnes pratiques de fabrication), mars 2018 marque le passage à la fabrication de ces antibiotiques sous forme injectable. A travers ces projets, Sophal a la volonté de se positionner comme partenaire privilégié de l'Etat par le biais des ministères de la Santé et de la Sécurité sociale afin de promouvoir le «made in Algérie» et contribuer ainsi à la réduction de la facture d'importation du médicament. Par ailleurs et en réponse à une question du Quotidien d'Oran, le wali a fait remarquer en substance que l'idéal dans la conception de la future ZI est d'aller vers une «sectorisation» et une «spécialisation» par types d'activités et de sous-secteurs, mais rien n'empêche d'opter pour un mode de cohabitation, non contradictoire à défaut d'être harmonieuse, entre filières non incompatibles, à défaut d'être interdépendantes ou complémentaires, et ce dans un esprit de diversité industrielle. |
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