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l'issue d'une rencontre marathonienne qui a duré 11 heures, syndicalistes du Cnapeste et responsables du ministère de l'Education se
sont quittés sur des airs empreints de scepticisme. Du moins pour ce qui
concerne les syndicalistes du Cnapeste, qui semblent
très irrités par cette attitude de réserve manifestée par la tutelle devant le
cas des enseignants grévistes de la wilaya de Blida. Les syndicalistes disent ne
pas comprendre pourquoi la tutelle réserve un traitement différend,
voire un traitement exceptionnel, pour le cas des enseignants radiés au niveau
la wilaya de Blida, lesquels ont été invités à introduire des recours et passer
devant la commission paritaire pour statuer sur leur demande de réintégration.
«Si on a annulé les radiations des enseignants grévistes à travers le pays, on
doit le faire pour tout le monde», estime le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba. Joint
au téléphone, hier, ce dernier a indiqué dans ce sillage que la réintégration
de 436 enseignants grévistes radiés est, entre autres, parmi les points restés
en suspens, rappelant que le dialogue reste ouvert entre le ministère et le
syndicat concernant ce point. La ministre avait exigé à ce titre que les
enseignants radiés au niveau de la wilaya de Blida fassent un recours
individuel, chose que le syndicat rejette, demandant leur réintégration directe
sans passer par un recours. M. Boudiba a relevé que
le dialogue entre la tutelle et le Cnapeste a buté
sur ce point précis des enseignants de la wilaya de Blida, qui reste en
suspens, ainsi que d'autres sujets qui ont obtenu des ébauches de réponses mais
restent toujours en cours de traitement.
Soulignant dans ce contexte que la séance de travail entamée dimanche 4 mars reste toujours ouverte. Le porte-parole du Cnapeste ne dira pas tout ce qu'il pense de cette manche du dialogue, laissant «le soin de l'évaluation de cette séance de travail entre les deux partenaires sociaux au Conseil national», qui se «réunira dans les prochains jours pour examiner les derniers développements», mais on peut déduire de ses déclarations que la voie de la concertation ne sera pas comme un long fleuve tranquille, pour ne pas dire que les choses se présentent mal. Les deux parties sont parvenues à un «accord sur la revendication du syndicat relative à la constitution d'une commission commune pour trouver les modalités de promotion aux grades nouvellement créés (enseignant principal et enseignant formateur), apprend-on auprès de notre interlocuteur, qui précise que cette commission «achèvera ses travaux le 31 mars». Pour rappel, les revendications du Cnapeste portent, notamment sur la prise en charge de certains cas relatifs aux postes en voie de disparition (enseignants d'écoles primaires, enseignants de l'enseignement technique secondaire et laborantins), notamment en leur assurant une formation jusqu'à la prise en charge totale de ces cas. Le Cnapeste revendique également l'installation officielle des structures de la médecine de travail, d'une formule de logement adaptée aux enseignants, de la comptabilisation des années d'études effectuées au niveau des Ecoles normales supérieures (ENS) au sein de la carrière professionnelle et de la retraite, de l'inventaire des biens des œuvres sociales et du droit à la prime d'excellence et à celle du Sud calculées sur la base de l'actuelle grille des salaires. Du côté de la tutelle, on garde un ton plus optimiste. Le chef de cabinet au ministère de l'Education nationale, Abdelouahab Guellil, a indiqué que la rencontre a permis de «débattre de tous les points soulevés par le Cnapeste», ajoutant que «la majorité de ces points ont fait l'objet d'un consensus». M. Guellil a en outre indiqué que le ministère de l'Education nationale»œuvre à appliquer les lois de la République et à maintenir le dialogue ouvert, en vue de trouver des réponses aux problèmes soulevés». La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a pour sa part plaidé pour une évaluation «objective et sans complaisance» des effets négatifs de la grève des enseignants à laquelle a appelé le Cnapeste.» La situation dans nos établissements, ceux concernés par la grève, n'est pas des plus satisfaisantes», a fait observer la ministre, avouant que «le défi de rattraper les retards enregistrés, même si ces retards ne sont pas importants partout où les grèves ont eu lieu, et répondre aux préoccupations des élèves et de leurs parents, n'est pas des plus aisés». Non sans souligner également qu'il n'y a pas de vainqueur dans ce conflit, «il n'y a que des perdants, à savoir les élèves et leurs parents, et la réforme de notre école qui subit encore une atteinte à un de ses fondements, un volume d'enseignement à la mesure des exigences pédagogiques définies».»Nous avons présentement à gérer une situation post-traumatique où chacun a besoin d'accompagnement», a-t-elle encore relevé. |
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