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Les
concessionnaires automobiles, reversés dans le montage des véhicules, étaient
venus hier en masse pour assister aux «premières journées techniques sur la
sous-traitance de véhicules».
Parrainé par le ministère de l'Industrie et des Mines, l'événement a attiré des centaines de professionnels de la filière automobile mais aussi des hommes d'affaires totalement étrangers au secteur qui ont, semble t-il, reniflé la «bonne affaire». Le marché de la sous-traitance automobile représenterait quelque 7 milliards de dollars, a indiqué à cet effet, un représentant multimarque, en marge de ces «journées techniques», organisées à l'hôtel El Aurassi à Alger. Certains aiguisent déjà leurs couteaux pour une part du gâteau. Mahieddine Tahkout, patron de TMC, qui avait lancé son usine de montage de voitures de marque Hyundai, il y a un peu plus de deux années, était parmi les premiers devant les caméras de télévision pour annoncer son intention de prendre part à ce marché qui est encore à ses balbutiements. Tahkout, qui était peu prolixe il y a quelque temps, est convaincu que le marché est «porteur» et que de grandes opportunités s'ouvrent aux professionnels du secteur. Outre son usine de plaquettes de freins, lancé en novembre 2017, le nouveau «magnat de l'industrie automobile» ne compte pas s'arrêter là en annonçant le lancement d'une autre usine de montage de voiture de marque Suzuki. Tahkout n'écarte pas également l'idée de se lancer dans la «fabrication» de certaines pièces détachées, avec l'aide bien évidement de firmes étrangères. Le PDG de Sovac, Mourad Oulmi, qui ne parle pas beaucoup aux médias, a multiplié les déclarations à l'occasion de ce premier événement dédié à la sous-traitance automobile. Lui aussi, à l'instar de Tahkout, pense que le secteur de la sous-traitance en Algérie représente un grand marché aussi bien pour les PME locales que pour les entreprises étrangères. Le patron de l'usine d'assemblage des véhicules de marque Volkswagen, Skoda et Seat, compte s'investir pareillement dans l'industrie automobile et la sous-traitance. Youcef Yousfi, le ministre de l'Industrie et des Mines est quant à lui persuadé que le meilleur est à venir. «L'objectif n'est pas le montage des véhicules, même s'il constitue un jalon nécessaire d'apprentissage, mais plutôt la participation active au processus de fabrication avec une intégration progressive», a déclaré M. Yousfi à l'ouverture des journées techniques sur la sous-traitance qui s'étalent sur deux journées. «C'est la condition sine qua non du succès de l'implantation et du développement pérenne de l'industrie automobile dans notre pays», a indiqué le ministre qui rappellera à cet effet que dans sa quête pour le développement de l'industrie automobile, notre pays ne part pas de rien, puisque, explique-t-il, cela fait une cinquantaine d'années que la SNVI produit des véhicules industriels qui sont appréciés par les utilisateurs, et ce, avec un taux d'intégration supérieur à 80%. M. Yousfi affirme que l'Algérie assiste à une véritable renaissance de l'industrie nationale après une période difficile. Il soulignera qu'entre 2001 et 2016, le nombre de créations de PME annuellement a plus que doublé en passant de 43.000 à 109.000, ajoutant que le nombre de projets industriels a été multiplié par sept en passant de 350 en 2010 à 2.500 en 2017, alors que le montant des investissements a été multiplié par 11 durant la même période. «Ces investissements concernent toutes les filières dont celles liées à l'industrie automobile», a ajouté le ministre qui note que les énormes investissements consentis depuis le début des années 2000 dans les infrastructures de base (enseignement, santé, transports), commencent à porter leurs fruits et ont notablement contribué à ce dynamisme que connaît le secteur industriel. A noter que les fabricants de véhicules (automobile, camion, engin, autocar, autobus et motocycle, etc.) pourront présenter leurs besoins et exigences notamment en matière de qualité et de coût lors de ces journées techniques. De leur côté, les sous-traitants auront l'opportunité d'étaler leur expérience et savoir-faire et de faire part des facilités pouvant leur être offertes pour répondre convenablement aux exigences de leurs partenaires. «Le but étant de promouvoir ce dialogue, de créer l'environnement favorable à l'éclosion de relations d'affaires entre ces opérateurs. Les JTSV permettront aussi de dresser un état des lieux de la sous-traitance véhicules et de lever les contraintes qui plombent un démarrage effectif de cette filière dans notre pays», indique à cet effet un communiqué du ministère de l'Industrie et des Mines qui explique qu'avec maintenant un nombre important de fabricants de véhicules, tous types confondus, qui s'installent en Algérie, l'objectif du ministère est d'aider au lancement d'une véritable industrie automobile qui passe, nécessairement, par la fabrication de composants dans les filières mécanique, plasturgie, électronique, caoutchouc, pneumatique et autres. Il est attendu que ces rencontres soient conclues par la signature de nombreuses conventions et donnent le coup d'envoi à des partenariats durables entre les fabricants de véhicules et leurs équipementiers de demain, ajoute la même source qui précise que ces journées ne manqueront pas d'être clôturées par des recommandations pour un développement optimal des capacités nationales de la sous-traitance et une intégration à la mesure des ambitions et objectifs de la politique industrielle du pays. |
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