![]() ![]() ![]() ![]() Selon le directeur de la coopérative
de céréales et légumes secs (CCLS) de la wilaya de Tébessa, Noureddine Nacib, le nombre des demandeurs de fourrages parmi les
éleveurs a tout simplement doublé ces derniers temps, une augmentation due en
grande partie au retard de la saison des pluies, le recul des superficies des
parcours de pâturage, ainsi qu'à la hausse des prix des fourrages sur le marché
parallèle. Le même responsable a indiqué que sa structure a procédé à la
distribution de quelque 76.300 quintaux/mois de fourrages secs dont une large
quantité d'orge, au profit de 5.730 éleveurs bénéficiaires, enregistrés auprès
des services de la CCLS. L'aide attribuée en matière de fourrages est calculée
en fonction du nombre de brebis, soit 769 mille brebis sur plus d'un million de
têtes que compte la wilaya de Tébessa, une région à vocation agropastorale par
excellence. Noureddine Nacib a signalé que la CCLS
dispose de la quantité nécessaire, afin de répondre à la demande des éleveurs.
Reste à savoir si le circuit de distribution des fourrages répond aux normes,
au vu de certaines interférences qui parfois le perturbent, par la spéculation
ennemi juré des petits éleveurs, qui par les calculs des uns et des autres se
trouvent pris en temps de crise, dans les tenailles d'un marché spéculatif aux
mains d'affairistes sur le secteur de l'agriculture et les activités d'élevage,
d'un autre côté les impératifs et coûts du métier d'éleveur. D'après M. Z. Kaddour, en connaisseur, lui l'ancien chef d'établissement
éducatif, reconverti en agriculteur, héritage familial oblige, «le travail de
la terre et l'élevage d'animaux n'est guère une simple sinécure, c'est un
labeur de longue haleine, nécessitant beaucoup de sacrifices et des moyens mis
en conséquence. Il est de notoriété publique que certains facteurs parasitaires
viennent se greffer sur les activités agricoles, qui, faut-il le répéter, ne
dépendent plus du seul ressort du fellah.»
Ajoutons à cela d'autres paramètres qui viennent interférer, tels les conditions climatiques, la sécheresse en particulier, poussant les petits et moyens éleveurs ovins à se débarrasser d'une partie de leurs moutons, au profit des écumeurs des marchés à bestiaux. Enfin, notons que la CCLS de la wilaya de Tébessa a été créée en 1977 dont la mission est le stockage et la vente de céréales et légumes secs, ainsi que l'approvisionnement des minoteries en blé dur et tendre, mais aussi la distribution d'engrais, de semences et fourrages aux agriculteurs et éleveurs. Avec ses 2 millions de quintaux de capacités de stockage, la CCLS de Tébessa compte parmi les plus importantes structures du pays. Les silos et hangars sont répartis sur les communes de Tébessa, El Aouinet, Cheria, Morsott et Negrine. La CCLS dispose aussi d'un parc de matériels agricoles, créé en 2010, lequel met à la disposition des fellahs et à titre locatif des matériels, notamment durant les campagnes labours-semailles et moissons-battages. Et puis vinrent ces dernières précipitations, en février, qui du coup font renaitre l'espoir, l'horizon s'éclaircit et les agriculteurs de Cheria, bir Mokkadem, El Ogla, Bekkaria ou encore Elma Labiod jettent un regard sur ces terres et champs emblavés depuis des semaines déjà, tout en espérant que la saison ne soit pas compromise par une sécheresse endémique. Le mouton de Thlygene pourra à ce moment paitre de plantes fraiches, et ainsi dissiper le spectre de l'année agraire blanche. |
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