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Le
bras de fer entre tutelle et grévistes dans le secteur de l'Education est en
train de tourner au pourrissement et les derniers évènements laissent peu de
chance à une sortie de crise autour d'un consensus minimal. Dimanche, des
élèves ont organisé sit-in et marches dans plusieurs wilayas du pays en
solidarité avec leurs enseignants radiés, allant jusqu'à boycotter les examens.
Hier, la ministre de l'Education est montée au créneau en accusant les syndicalistes d'inciter les élèves à investir la rue. Nouria Benghabrit a affirmé que «ce sont les syndicalistes qui incitent les élèves à sortir dans la rue». Elle indique qu'elle a saisi officiellement les services de sécurité pour ouvrir une enquête sur les véritables instigateurs de cette démarche, dans une réponse à une question sur la poursuite des protestations contre la décision de renvoyer les enseignants en grève. A propos de ces derniers, la ministre a précisé qu'ils pourraient faire appel au niveau de leurs directions de wilaya pour envisager la possibilité de les réintégrer dans leurs fonctions dans le cadre de la commission paritaire. Benghabrit a également qualifié la démarche des élèves qui ont été «exploités» de «ligne rouge», soulignant que les programmes scolaires «seront modifiés pour cette année afin de corriger le retard causé par les grèves». Dans le même ordre d'idées, la ministre a annoncé que l'ouverture de la plateforme numérique pour le recrutement des enseignants se fera avec la rentrée scolaire 2018/2019, et que les enseignants suppléants seront inclus dans le processus. Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale s'est réunie, dimanche dernier, au siège de son département, avec des partenaires sociaux signataires de la charte d'éthique du secteur, à leur demande. Selon le communiqué de la tutelle, il s'agit de la Fédération nationale des travailleurs de l'Education (FNTE), du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'Education nationale (SNCCOPEN), du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (SNAPEP), de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (FNAPE) et de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE). Selon la même source, la rencontre a porté sur «les derniers développements survenus dans le secteur sur fond de la grève illimitée et de ses répercussions sur la scolarité des élèves». Une rencontre qui a vu les représentants des syndicats et associations proposer de sensibiliser les élèves à rester au sein de leurs établissements éducatifs et à éviter les actions «qui ne servent pas leurs intérêts pédagogiques». Rappelons que la charte d'éthique et de stabilité du système éducatif avait été signée en 2015 entre Benghebrit et huit syndicats du secteur. L'objet de ce document est de faire preuve de disponibilité pour traiter les litiges en donnant la priorité à la résolution des problèmes à l'amiable. |
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