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Une soixantaine de constructions illicites démolies

par K. Assia

Une soixantaine de constructions illicites a été rasée, ces derniers jours, par les services de l'APC de Boutlélis, selon un premier bilan, dressé par M. Bakhti, maire de cette collectivité. Cette opération vient en application des directives du wali d'Oran, visant à lutter contre la prolifération de l'habitat précaire de sorte qu'un recensement de toutes les constructions érigées, illicitement, sur le domaine public a été effectué, en prévision de cette opération de démolition.

Dans le seul village de Bouyakour, 33 constructions illicites ont été rasées, a fait savoir le maire, précisant que l'opération va se poursuivre. Il s'agit d'habitats érigés, ces derniers mois, pendant le mandat du nouveau maire, explique-t-il.

Lors d'une séance de travail tenue, il y a quelques jours, en présence des différents services, le wali d'Oran a réitéré ses engagements à lutter contre la prolifération des habitations illicites, en appelant les responsables à appliquer la loi, dans toute sa rigueur. Ainsi, plusieurs quartiers d'Oran sont ciblés par cette campagne, notamment, le quartier de Ras El Ain où plus de 500 habitations de fortune ont été rasées et les terrains clôturés afin d'empêcher d'autres familles de squatter les lieux et de réclamer des logements. Outre cette partie du bidonville de Ras El Ain, 3 autres grands bidonvilles ont été complètement rasés, il s'agit des 2 grands bidonvilles de Aïn El-Beida et Cheklaoua, et celui de Hai Nakhil, à l'entrée de Sidi Chahmi. En janvier dernier, une vaste opération de démolition, visant 69 constructions illicites, situées sur les hauteurs de Hassiane Ettoual, dans la commune de Benfreha, en plus de 63 dalles dont les propriétaires comptaient construire des habitations, sans aucune autorisation ou permis délivré par les services compétents, a été effectuée.

A vrai dire, les constructions sans autorisation ou sans permis de construire ne cessent de susciter les réactions des responsables locaux. Ce sont des extensions, des aménagements ou carrément des constructions effectuées, sans autorisation. Un véritable fléau que connaît Oran et tant de villes algériennes. Le phénomène ne cesse de porter atteinte à l'environnement et à l'esthétique de nos quartiers. L'Administration, pour sa part, réagit avec plusieurs campagnes lancées, depuis des mois, contre l'illicite, mais sans moyens d'assumer sa responsabilité, puisque le phénomène devient palpable, dans certains quartiers, à l'exemple des Castors où des constructions de type R+1, côtoient des buildings, sans aucune architecture ni norme d'esthétique, ni uniformisation. Ces habitations ne répondent à aucune norme et engendrent des situations anarchiques.

Les citoyens imputent cet état de fait à la lenteur dans la délivrance des permis de construire. Certains sites d'Oran et d'autres communes sont connus pour avoir vu le jour à coups d'urbanisation sauvage et de prolifération de constructions illicites. Les différents recensements font état de plus de 10.000 habitations illicites, réparties à travers les communes de la wilaya.

Les responsables locaux préconisent la mise en place d'une stratégie de lutte contre le phénomène de prolifération des constructions illicites. Cette stratégie doit prendre en considération l'application des textes réglementaires, la nécessité de reboiser les sites, après l'expulsion des indus-occupants. Il faut savoir qu'environ 900 constructions illicites, érigées dans le domaine forestier, ont été démolies, ces 3 dernières années.