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Les
constructeurs sont obligés de pratiquer des prix compétitifs, et l'Etat est
«décidé à mettre de l'ordre dans l'industrie automobile»', a assuré, hier,
dimanche, M. Mustapha Abdelkrim, conseiller du ministre de l'Industrie et des
Mines.
Il a expliqué, à la Radio nationale que l'objectif des pouvoirs publics, à travers «l'encouragement à l'investissement, l'intégration et la sous-traitance», est d'asseoir une «vraie industrie de l'automobile, avec un taux d'intégration allant de 15% à 60%». Il s'agit, surtout, a-t-il ajouté, de mettre en place «la naissance d'une industrie automobile». Il a indiqué qu'il y a des demandes de montage de véhicules, depuis 2014, et «on commence à avoir des investisseurs intéressés par ce créneau. L'Etat facilite les choses aux investisseurs, et en contrepartie les investisseurs doivent obéir à la loi», en respectant, notamment, le cahier des charges, a t-il souligné, avant de préciser que les constructeurs ont un délai de 3 ans pour monter à 15 % d'intégration et 6 ans pour passer de 15% à 40% et 60%. «La phase de montage de véhicules n'est pas nécessaire», a-t-il relevé, avant de préciser qu' «il faut passer par-là. C'est une intégration progressive, et il faut intéresser les sous-traitants». Pour le conseiller du ministre, il y a, actuellement, «un cadre incitatif à l'équipement, et l'équipementier doit fabriquer et vendre en Algérie. Après, il pourra vendre à l'étranger». «Les constructeurs vont, donc, faire venir leurs équipementiers en leur offrant un marché de plus de 500.000 véhicules/an d'ici à 2022, ainsi que pour le marché extérieur», croit savoir le conseiller du ministre de l'Industrie et des Mines, expliquant que «toutes les sociétés de montage de véhicules sont en train de tenter de faire venir, sur place, les équipementiers pour la production de pièces détachées.» Sur la liste des constructeurs automobiles et autres engins mécaniques, il a affirmé qu'elle n'est pas close et reste «ouverte» à d'autres constructeurs. «La liste a été étendue aux engins roulants, motocycles et voitures. La liste restera ouverte pour les constructeurs. Il y a eu une présélection, mais la liste reste ouverte pour les constructeurs automobiles», affirme-t-il, encore. Par ailleurs, sur la hausse de la facture des importations de voitures en kits CKD et SKD, à plus de 2 milliards de dollars en 2017, il a répondu, en faisant référence aux 7,5 milliards de dollars de 2012, avec 600.000 voitures importées, cette année là. Maintenant, selon lui, «la tendance a été inversée par l'Etat avec le système des licences d'importation, qui a permis aux usines de s'installer en Algérie.» La hausse des prix des voitures construites en CKD et SKD est, a-t-il indiqué, «tout à fait normale. On monte en cadence dans les usines, il y a l'importation de parties nécessaires au SKD. Et, si on arrive à atteindre un taux d'intégration de 40%, on n'importera plus que 40% de la valeur du véhicule et on le produira ici», a-t-il affirmé, indiquant que Renault-Algérie affiche, actuellement, un taux d'intégration de 30%. Par ailleurs, il a confirmé que «la facture des importations de pièces destinées au montage des véhicules en kits CKD et SKD est de 1,6 milliard de dollars, en 2017. C'est normal», a t-il estimé, «car on monte en cadence, les usines sont en production depuis 2014-2015, et Renault est à 60.000 véhicules/an, et les autres ont besoin d'importer les pièces pour leurs véhicules». Le conseiller du ministre de l'Industrie et des Mines estime qu'il faut, sur la question des prix des véhicules montés en CKD/SKD, «regarder ce chiffre (1,6 milliard de dollars d'importations en 2017, Ndlr) dans sa globalité. Il faut s'intéresser au marché automobile, et pas spécialement au CKD, car nous importions pour plus de 7 milliards de dollars de véhicules, et maintenant on importe pour un peu plus d'un milliard de dollars, pour le montage de véhicules». Il a, dès lors, souligné que le ministère de l'Industrie et des Mines encourage «la sous-traitance dans les trois filières : électronique-automobile, mécanique et électroménager. Et c'est le même article du cahier des charges qui fixe les avantages aux opérateurs». En fait, rappelle-t-il, «le nouveau cahier des charges oblige les constructeurs à aller vers un taux d'intégration de 60% pour qu'il y ait des exportations». Au ministère, «on vise à asseoir une industrie automobile à travers la sous-traitance, et non pas le montage automobile», a-t-il souligné, rappelant les propos du ministre qui avait affirmé, la semaine dernière, que l'objectif, dans ce secteur, n'est pas tant le montage automobile que la mise en place d'une industrie de la sous-traitance, et ensuite de la construction automobile. Toujours sur la question des prix des véhicules neufs produits en Algérie, M. Mustapha Abdelkrim a expliqué que «le nouveau cahier des charges permet des prix compétitifs. On exige du constructeur de nous vendre des pièces au même prix sorties d'usine et facturé dans ses usines de par le monde». «Le marché local est protégé, les constructeurs n'ont le droit d'augmenter leurs prix que dans la proportion des augmentations des coûts, et ils s'engagent à avoir des prix compétitifs par rapport aux véhicules importés dès la troisième année». «Ce sont des exigences fixées par le cahier des charges auquel les constructeurs ont souscrit», a-t-il relevé. |
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