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Les études d'occupation et d'aménagement du sol ont abouti en 2011,
à une révision complète des PDAU, à l'échelle de l'ensemble des communes de la
wilaya d'Ain Temouchent.
L'aménagement du territoire n'est pas une vue de l'esprit car ces études visent, ni plus ni moins, qu'à opérer une mue graduelle des centres de vie, villages, douars et autres zones éparses en les intégrant dans les actions de développement portées par les différents plans quinquennaux. Même les zones d'extension touristique (Z.E.T.) et les sites historiques ont été inclus dans cette démarche prospective. Rares, cependant, sont ceux qui ont entendu parler par exemple des agglomérations de Meftah, Khemis, Khedaida et autres centres tels que Saida (1.100 hab.), Ahl Kaddour (210 hab.), Zouairia (450 hab.) ou Ahl Bdelhadri (350 hab.) rattachés à la commune de Oued Sebbah. Pourtant, ils font partie de la carte géographique de la wilaya. D'anciennes mechtas qui n'ont parfois pour seul équipement qu'une mosquée et / ou une école. Comme à Zouairia, un bourg perdu. Les conclusions de ces études d'orientation ont montré que le monde rural connaît une lente métamorphose. Les zones éparses qui composaient le gros des populations sont désertées, au profit du chef-lieu communal, apprécié pour ses commodités: école, dispensaire, transport? Tout ce qui incarne la modernité. Le défi, aujourd'hui, consiste à inverser cette dynamique en fixant les couches rurales dans leur terroir. Le progrès n'étant pas venu à eux, ils sont allés vers lui, vidant, ainsi, de sa substantifique moelle le monde rural. Il est incontestable que l'Algérie de 2018 ne ressemble pas à l'Algérie de 2004 ni à celle des années 1990. Le pays a vécu de profondes mutations, dans tous les domaines. Mais ces changements, tous azimuts, outre le fait qu'ils ont essentiellement, touché les secteurs stratégiques comme l'Energie, l'Hydraulique, l'Agriculture, les routes ou l'Eucation, sont vite rattrapés par une forte croissance démographique générant, ainsi, une demande sociale quasiment permanente. Dans certaines wilayas à vocation agricole, les problématiques de développement humain se heurtent à des contraintes assez complexes et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, le monde rural, hormis les aides conséquentes accordées pour booster le secteur agricole (PNDRA, PNDA et autres) a, peu ou prou, bénéficié de programmes d'aménagement du territoire, avec toutes les incidences que renferme le concept. Hérités de l'ère coloniale, villages, douars et fermes, devenus au fil du temps de grands bourgs, se trouvent, présentement, confrontés à des besoins pressants. Logement, Santé, Education, Eau et Electricité, Cadre de vie, etc. constituent des revendications récurrentes comme en témoignent ces mouvements de colère auxquels nous assistons, régulièrement. Les populations de la campagne n'hésitent plus à faire part de leur mécontentement. Ils réclament, de plus en plus, leur quota de progrès. Une nouvelle culture de la fronde s'est installée, exacerbée par le mal-vivre. Le malaise est patent malgré les immenses efforts consentis par les pouvoirs publics. Et la wilaya d'Ain Temouchent n'y échappe pas. Huit chefs-lieux de daïra entourés de 28 communes, comptant une multitude de douars disséminés à travers les coins les plus reculés du côté de Oulhaça, Tamazoura ou El Amria. Autant de localités désenclavées qui, aujourd'hui, veulent plus de développement et notamment des logements. Conscients du défi, les autorités locales sont passées à la vitesse supérieure en multipliant le nombre de quotas de logements, toutes formules confondues et principalement le logement rural dont la tranche, en 2013, s'élevait à 1.184 aides d'une valeur de 700.000 DA par bénéficiaire et ce, en plus des 6.500 logements ruraux inscrits au titre du Plan quinquennal, presque tous achevés. Une demande qui va, en s'accentuant, puisque récemment Mme Ouinez Labiba, wali d'Ain Temouchent a demandé l'inscription d'un nouveau quota de 1.500 logements ruraux. Des programmes qui font l'objet de procédures plus strictes, eu égard aux dérives qui ont caractérisé les anciennes affectations. En effet, des dizaines de personnes s'étaient inscrites, simultanément, aux différents types de formule et faute d'enquêtes élargies ont pu, facilement, se faufiler parmi les bénéficiaires. Il reste que la majorité des communes de la wilaya a enregistré, durant ces dernières années, une avancée notable en matière d'équipements et de travaux d'aménagement urbain. Même certains douars alentours ont vu leur cadre de vie s'améliorer. Parfois sous la pression des évènements et/ ou à cause de malfaçons que des entreprises bidons laissent derrière elles. A Ain El Beida, dans la daira de Hammam Bou Hadjar, par exemple, des citoyens sont sortis pour manifester leur colère après qu'un habitant du douar a été victime d'une inondation en son domicile, inondation provoquée par une remontée des eaux usées due à l'absence d'une conduite extérieure. Qui a réceptionné les travaux? Une occasion pour les habitants de réclamer l'éclairage public et un réseau AEP. La localité de Aghlal, relevant de la daïra de Ain Kihal souffre, également, du manque d'entretien de la voirie, de transport scolaire, jugé insuffisant, tout comme les logements ruraux (400 demandes en instance en 2016). Le réseau de gaz naturel y est maintenant opérationnel. La construction de 233 logements ruraux, dont 20 au douar Khelifi Slimane, entrant dans le cadre du Quinquennal 2010-2014, lequel prévoyait, aussi, l'éradication de 190 habitations précaires et autant de logements sociaux, en remplacement, est devenue aujourd'hui une réalité. Au village de Aoubellil, situé à la frontière-est de la wilaya et traversé par la RN96, les PCD ont pris en charge l'éclairage de tous les quartiers, l'aménagement d'aires de jeux, dans les cités 110 logements, 45 logements et 30 logements, sous l'égide de l'OPGI. Du côté de l'APC, l'acquisition d'un camion doté d'une nacelle pour l'entretien de l'éclairage public, serait le bienvenu. Dans la commune de Chentouf, 3milliards de centimes ont été débloqués, en 2014, pour la réfection des routes et l'amélioration du cadre urbain, pendant que le réseau de gaz naturel connaît un taux d'avancement de l'ordre de 95%. Il faut rappeler que la commune de Chentouf était à l'origine un immense domaine colonial dit des ?Keroulis' peuplé d'ouvriers venus de partout. Il s'est progressivement agrandi pour devenir un chef-lieu communal. Pas très loin à quelques encablures, le village des Berkèches respire mieux grâce à la réception de 180 logements ruraux, sur un lot de 230 unités, lancé dans le cadre du Plan 2010-2014. Une seconde tranche de 170 logements sociaux dont 60 réservés au douar El H'Maina a permis de soulager la population de cette contrée. Le renouveau rural passe par l'emploi D'aucuns s'accordent à dire que l'agriculture manque de bras et que les fellahs de la région sont, souvent, obligés de recourir à une main-d'œuvre extra-muros afin d'engranger les récoltes. Qu'en sera-t-il, encore, demain lorsque la grande zone industrielle de Tamazoura entrera en activité ? Près de 8.152 postes de travail (une projection qui dépendra du sérieux des investisseurs) vont être créés sur une superficie de 205 ha, englobant, pour l'instant, près de 120 projets dont seulement une dizaine est en cours de maturation. Le conseil national de l'Investissement a donné son agrément à cet important pôle économique, à cheval sur les communes de Oued Sebbah et Tamazoura, en 2011. Possédant une large voie d'accès sur la wilaya d'Oran, distante d'une vingtaine de kilomètres, la Z.I. bénéficiera des atouts infrastructurels de la capitale de l'ouest du pays. Son aménagement financé par l'ANIREF a été confié à la direction des Travaux publics par la cheftaine de l'Exécutif mais il faudra, assurément, aller au-delà du second semestre de l'année en cours - tenant compte des procédures d'appel d'offres et la validation des études techniques- pour le lancement des travaux. Cette zone aura, également, un fort impact sur la vie sociale des nombreux douars et fermes qui peuplent la daïra de Aïn El Arba dont elle dépend. A l'image de Khedaidia, à 6 km de Tamazoura, qui dispose d'un réseau AEP et s'apprête à concrétiser une série de projets (logements ruraux, gaz naturel, extension du CEM, Marché couvert ?) qui profiteront, aussi, au douar Rahailia et à tous les bourgs environnants: Meftah et Sidi Mouffok, notamment. La ville de El Amria, chef lieu de daïra d'environ 25.000 habitants, située sur l'axe Oran-Temouchent et cernée par une mosaïque de douars, éprouve, elle aussi, du mal à gérer les problèmes du quotidien. Il n'y a pas longtemps, des citoyens du Hai El Badr sont montés au créneau pour dénoncer la passivité de l'APC suite à la rupture d'une conduite d'eaux usées, à proximité de la Mosquée El Kods et du CEM Houari. Selon des échos, le réseau d'égouts qui couvre la cité des 200 logements LSP est arrivé à son point de saturation en raison de connections anarchiques. La bonne nouvelle est à prendre du côté des douars de Houaoura, Kouamlia, Magra et Rouaiba qui bénéficient, dorénavant, de leur propre réseau AEP. Il est alimenté à partir de la station de dessalement de Béni-Saf d'une capacité de 200.000 m³. L e réseau MSAN desservira également, ces coins qui pourront se connecter à Internet à la grande joie des universitaires et lycéens de la localité. Sauf qu'à Kouamlia on s'en souvient, le câble d'Algérie Télecom a failli ne jamais passer si les jeunes n'avaient pas imposé leur point de vue, au comité de la mosquée, influencé par un vieux conservateur zélé qui a tenté de saborder la ligne transitant près du lieu de culte. A l'époque tout le monde se renvoyait la balle y compris le maire. Finalement, tout est rentré dans l'ordre, après une subtile intervention du juriste de la direction locale d'Algérie-Télécom. Comme quoi, le progrès ne fait pas toujours consensus. Aux douars El- Guerraira et El- Guetna rattachés à la commune de Hassi El Ghella, l'ouverture annoncée d'une salle de soins comblera d'aise l'ensemble des citoyens. Un sentiment qu'espèrent partager les habitants du douar Ouled Taoui, érigé en camp militaire durant la guerre de Libération nationale. Ils sont près de 2.000 à réclamer une place au soleil d'autant que leur circonscription de rattachement, la commune de Ouled Boudjemâa, est réputée riche depuis qu'elle perçoit des dividendes fiscaux substantiels grâce à la présence de la centrale électrique. Le douar de Ouled Taoui a besoin de tout ce qui fait d'une agglomération un endroit civilisé : un café, une boucherie moderne, une pharmacie, un centre de loisirs, etc. En 2014, une fuite d'eau l'a, bizarrement, affecté. Durant une quinzaine de jours les ruelles tortueuses du bourg ont été, généreusement, arrosées à l'eau destinée aux robinets. Le village agricole de M'çaïd (6.000 ha), dans la daïra d'El Amria, s'estime, lui aussi, lésé en matière d'octroi de logements ruraux. Les 56 logements de ce type s'avèrent insuffisants par rapport à la demande globale (1.300). Le volet aménagement urbain est une autre préoccupation que les responsables ont promis de régler en même temps que les questions de Santé et d'Education (un groupe scolaire de 06 locaux et un lycée inscrits dans la nomenclature des projets). Des actions qui atténueront, un tant soit peu, le fort taux de chômage. Dans la daïra de Béni-Saf, les localités de Sidi Safi et de Sidi Ghanem revendiquent, elles aussi, un meilleur cadre de vie. Des aspirations difficiles à occulter tant les frustrations sont frappantes. En vérité, c'est rendre justice à ces populations rurales que d'appliquer le principe d'égalité pour toutes les composantes de la société, d'autant que le monde paysan a énormément, souffert des affres de la colonisation. Il a payé un lourd tribut à la liberté comme en témoigne le souvenir de ces douars rasés par la soldatesque française. Les ouled Amrane, M'Ghana, Ouled Mimoune, etc., autrefois nichés au pied du Djebel Sidi Kacem et dont les demeures furent détruites par les bombardements, connaissent cette époque atroce. Renouveau rural, plan de développement rural intégré ?Quelle que soit la formule utilisée il s'agit, en fait, d'enclencher un véritable processus de réhabilitation du milieu rural, un processus basé, avant tout, sur la promotion de l'homme, en relation avec son environnement lequel doit offrir les conditions favorables à l'expression de l'effort, autrement dit un cadre de vie digne et rassurant. L'actuelle wali s'active à recenser les problèmes inhérents à ces daïras enclavées, en tenant in situ, des mini conseils exécutifs. Une nouvelle démarche caractérisée par un contrôle permanent des actions liées au développement humain inscrites à l'indicatif des communes. Les nouveaux maires auront à répondre de leurs actions si des retards sont constatés ou éventuellement encouragés par l'ajout d'autres projets et ce, en fonction du niveau de consommation des crédits et de la qualité des programmes achevés. |
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