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Bouabdellah Ghoulamallah, président du Haut conseil islamique (HCI) a
affirmé hier, que les «fatwas» déclarant «illicites ou haram»
les grèves et l'immigration clandestine, ne sont pas l'œuvre de son instance.
L'invité du forum d'El Moudjahid s'en lave les mains en affirmant que le Haut Conseil Islamique n'a nullement déclaré que «la harga est un péché». Et d'affirmer qu'il est plus judicieux de comprendre cette «immigration sauvage» pour pouvoir apporter des solutions que de se contenter de dénoncer ce phénomène. Une dénonciation jugée, par le président du HCI, sans effet. Et d'inviter les médias et les intellectuels à une conférence traitant de l'émigration clandestine, ce mercredi au siège de l'instance qu'il préside. Une conférence, dit-il, qui abordera le sujet de cette «harga» en prenant en compte tous les aspects économiques, sociaux et psychologiques et les facteurs qui poussent nos jeunes à mettre en péril leur vie. Il faut le dire, la «fatwa», notamment celle qui a fait un rapprochement entre le suicide et la harga, a suscité une vive polémique, notamment sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, le haut-commissariat islamique annonce, selon son président, la programmation d'une réunion de travail avec les responsables du ministère des Affaires religieuses et ceux de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), pour réguler l'intervention des muftis sur les chaînes de télévision privées. Pour Goulamalah, l'intervention de certains téléprédicateurs, qui donnent des avis religieux sur tous les sujets, n'ont parfois aucun fondement religieux ou scientifique avéré des fatwas qui sont parfois «importées» et qui ne prennent pas en considération l'aspect culturel et social de notre pays. Sans oublier les dérives, dit-il, de certains qui s'autoproclament Imams, muftis ou des savants en religion, avec la casquette du salafisme. Le Haut Conseil Islamique propose l'octroi d'autorisation aux muftis agréés par le ministère des Affaires religieuses pour présenter des avis religieux sur les plateaux de télévision. Pour Ghlamallah, l'instance responsable est le ministère des Affaires religieuses. Et d'estimer que «si le ministère des Affaires religieuses donne aujourd'hui des agréments ou autorisations aux imams qui interviennent dans les mosquées, il est le seul habilité à octroyer des autorisations à ceux qui interviennent sur les plateaux de télévision», argument-il. Pour ce qui du projet de Mufti de la République, annoncé en 2006 par le président de la République, sans qu'il soit concrétisé, le président du HCI a précisé que «nous avons le profil approprié et nous avons des oulémas qui répondent aux critères». Mais, dit-il, le «Mufti de la République est une institution de l'Etat, et la décision de désigner un Mufti, revient au Président de la République». Le président de HCI a également annoncé la tenue d'une conférence internationale sur le contenu des sujets religieux (éducation islamique) enseignés dans les programmes scolaires, dans tous les pays musulmans. Cette conférence est prévue pour le mois d'avril prochain. Le HCI prévoit la participation de tous les pays musulmans sans exception, ainsi que les universités enseignant la religion musulmane dans les pays occidentaux. Un évènement qui permettra aux experts en pédagogie, notamment en matière d'éducation islamique, d'élaborer des analyses comparatives et avoir une visibilité et une vision éclairée sur ce qui est enseigné en matière d'éducation islamique. Le Coran «interprété en tamazight» est 100% algérien Le président du Haut Conseil Islamique a tenu à préciser que le Coran en « langue tamazight» qui est actuellement en distribution à travers différentes institutions algériennes, notamment par l'ambassade de l'Arabie Saoudite en Algérie, est un produit à contenu (interprétation de sens et non pas une traduction du Coran) est à 100% algérien. Et de souligner que le Coran en langue tamazight a été seulement imprimé au prestigieux complexe du Roi Fahd, à Médine, là où sont reproduits chaque année, dans 55 langues, plusieurs millions d'exemplaires du Coran. Une impression de haute qualité, dit-il, offerte par l'Arabie Saoudite aux Algériens. Il a souligné que ce projet ne date pas d'aujourd'hui. «C'est un projet qui a débuté en 2006, nous avons désigné des Algériens (des professeurs en religion qui maîtrisent à la fois la langue arabe et la langue amazigh, ils ont séjourné six mois en Arabie Saoudite, pour justement traduire le sens des versets coraniques en tamazight». D'ailleurs, dit-il, «c'est l'Arabie Saoudite qui nous a proposé la traduction du Coran en notre langue, c'est-à-dire, en tamazight». Pour ce qui est de la polémique sur la généralisation de l'enseignement de tamazight en Algérie, M. Ghoulamallah a précisé que tamazight est le fondement de la politique linguistique du pays à côté de la langue arabe. Et de préciser que l'enseignement dans les écoles, permettra la généralisation future et sans exception de la langue mère qui est déjà pratiquée par une partie de la population. Mais, il précise que «la pratique de tamazight ne doit en aucun cas exclure les arabophones». |
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