
Le Sénat français a adopté le projet de loi autorisant l'approbation du
protocole annexe à la convention générale entre la France et l'Algérie sur la
sécurité sociale relatif aux soins des Algériens en France, a-t-on appris
vendredi auprès du parlement. Le projet a été adopté par l'Assemblée française
le 19 décembre dernier par 51 députés (avec aucun vote contre), rappelle-t-on.
«Le Sénat a adopté sans modification, en première lecture, le projet de loi,
adopté par l'Assemblée nationale en première lecture après engagement de la
procédure accélérée», a indiqué le Sénat après le vote qui s'est déroulé jeudi
soir. La loi permettra désormais d'inscrire, à l'avenir, l'accueil des patients
algériens dans les établissements hospitaliers français pour des soins
programmés dans un cadre administratif unifié. Le protocole de soins entre les
gouvernements algérien et français, rappelle-t-on, a été signé le 10 avril
2016, ainsi qu'un arrangement administratif sur les soins des Algériens dans
les hôpitaux de France, pour permettre de «prévenir des contentieux
financiers». Le contentieux qui existait entre la France et l'Algérie a été
résolu grâce à un accord entre l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de
Paris) et les autorités algériennes sous l'égide des gouvernements français et
algérien. Du côté du gouvernement français, le secrétaire d'Etat auprès du
ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, avait
indiqué, lors du vote à l'Assemblée, que ce nouveau cadre «solide» remplissait
deux objectifs : préserver «la relation privilégiée entre la France et l'Algérie
en matière de sécurité sociale» et la moderniser. Il avait expliqué que cette
relation passe par l'instauration d'un système de concertation «étroit» entre
l'Etat algérien et les hôpitaux français pour «éviter notamment que ne
s'accumulent des créances, des situations contentieuses, comme cela a été le
cas par le passé», soulignant que le texte précédent était «assez inadapté»
avec un champ d'application «très limité».
Le nouveau protocole délivrera ainsi une autorisation de prise en charge
au patient sur la base d'un devis établi par un établissement français. Il met
à la charge de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) le
rapatriement des patients ou de leur dépouille, ainsi que les soins prodigués
avant ce rapatriement après un rejet d'une demande de prolongation de soins.
Selon la partie française, le nouveau protocole «devrait permettre de resserrer
nos liens avec le peuple algérien en répondant mieux à ses besoins dans ce
domaine essentiel qu'est la santé». Le tarif de prise en charge sera le tarif
journalier des prestations non majoré applicable aux patients relevant d'une
sécurité sociale coordonnée avec la législation française en application d'un
accord international. Il correspond au prix de journée facturé par les hôpitaux
aux patients étrangers relevant d'un accord de coordination. Selon le nouveau
protocole, la CNAS remboursera les frais réels à partir des relevés de dépenses
et des comptes rendus hospitaliers transmis par un organisme de liaison
français. Les remboursements par la CNAS seront effectués dans un délai de
trois mois sur la base d'un décompte global semestriel des créances et pour
limiter les décalages de trésorerie, la caisse algérienne devra verser pour
chaque exercice des avances sur la base de 35 % du montant des créances
soldées. Le nouveau texte recommande aux consulats français en Algérie de
«jouer le jeu» en délivrant «rapidement» des visas aux patients qui
s'inscriront dans le dispositif.