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La
liberté de la presse en Algérie est « pleine et entière », a affirmé le
gouvernement algérien, à travers son ministre de la Communication, M. Djamel Kaouane.
Il a indiqué, hier, mardi à la radio nationale que: «je pense que la liberté d'expression (en Algérie) est loin d'être bridée, elle est pleine et entière.» Le ministre, rappelant que «la liberté d'expression est consacrée par la Constitution, dont l'article 50», est «un point éminemment positif, le président, lui-même, veille à ce que ce principe soit effectif, et je pense que la liberté d'expression, en Algérie est assez entière, même si elle souffre, parce qu'il y a un pendant». M. Kaouane a relevé, en outre, qu'il appartient à la presse de respecter l'éthique et la déontologie, car la presse ne «peut être noble et professionnelle que si, elle-même, prend en charge tout ce qui est éthique et déontologie. Il y a même des excès». Sur la question de savoir s'il y a des pressions exercées sur la presse nationale, le ministre de la Communication a répondu: «aucune pression. Je le dis, en tant que ministre de la Communication, nous n'exerçons aucune pression sur les médias. Nous regardons avec une certaine bienveillance son évolution, y compris dans ses excès, nous pensons qu'avec plus de professionnalisme, la presse assumera son rôle éthique et responsable, mais il n'y a aucune pression.» Le ministre a ajouté que «nous ne sommes pas le rédacteur en chef de la presse algérienne, nous ne sommes pas un commissaire politique, ce n'est pas notre rôle. Il est clair, le président veille scrupuleusement à la liberté d'expression et notre mission est de veiller, à ce que le souci du président se traduise dans la réalité.» Il estime, cependant, que la presse elle-même doit, également, veiller «à ne pas tolérer les abus et les atteintes à la personne, malheureusement, presque quotidiennes. Vous ne pouvez pas toucher à la personne du président ou du citoyen», relevant, cependant, que la presse algérienne «a un certain attachement à l'éthique et la déontologie.» Sur la situation économique difficile de la presse algérienne, le ministre a été catégorique: «l'Etat ne se désengagera pas», avant d'affirmer qu' «il n'y aurait pas de presse en Algérie, sans le soutien de l'Etat.» Il a ajouté que «c'est un aspect fondamental, pour la clarté des débats, il faut dire les choses, les accepter, d'autant qu'elles sont fondées». Pour M. Kaouane, «il y a une crise économique, qui pèse sur le pays, elle est même mondiale. Notre pays la ressent d'autant plus que nous sommes mono-exportateur. Il y a des choix à faire, et la presse est, également, impactée par cette crise, et c'est à elle de trouver les ressources nécessaires pour dépasser ce cap, et en parallèle l'Etat ne se désengagera pas du soutien à la presse algérienne». Il a expliqué que le soutien de l'Etat (à la presse) est «multiforme». Il peut être «indirect à travers le soutien des prix à l'impression, la publicité institutionnelle, les intrants sont soutenus», et d' «une manière directe, dans un proche avenir, avec le fonds d'aide à la presse».Dans un cas comme dans l'autre, «les pouvoirs publics assumeront leur responsabilité», ajoute t-il, avant de faire remarquer: «sinon aucun média ne peut survivre à un marché très difficile.» En outre, il a souligné qu' «il y a une inflation de titres qui n'ont pas trouvé de lectorat. Mais, ils sont là grâce au soutien des pouvoirs publics.» Sur le fonds d'aide à la presse, M. Kaouane a indiqué que «le dossier est à l'étude. Je ne peux donner d'éléments pour aujourd'hui», précisant que «le principe du fonds est de faire face à la crise qui impacte la presse algérienne». Pour le ministre de la Communication, «les médias doivent assumer une bonne part de leur responsabilité», expliquant que «le chiffre d'affaires de certains grands annonceurs ont chuté de plus de 60%, et cela ne peut qu'impacter les médias.» «La crise est réelle, et une bonne partie (de la presse algérienne) doit trouver ses propres ressources pour exister», affirme t-il, avant de faire remarquer qu' «un journal n'a pas comme raison d'exister de capter la publicité institutionnelle. Son modèle économique doit être absolument revu.» Mais, optimiste, le ministre de la Communication relève que «la résilience de la presse algérienne est assez singulière, (car) la majorité des titres résiste à cette période difficile, et cette capacité à surmonter la crise permettra à la presse de perdurer et de réfléchir à son modèle économique». «Nous ne sommes plus dans les années 1990 (....) il faudrait, peut-être, trouver un mix entre presse papier et pure players». Pour lui, «l'avenir est dans les médias électroniques». Et même les centres de décisions institutionnels doivent s'adapter à cette donnée, «car ils sont peu réactifs», estime-t-il par rapport à la faible communication institutionnelle, en dépit du boom des réseaux sociaux de communications. Pour autant, s'il rappelle que «l'ouverture du champ médiatique, à la concurrence, est une réalité depuis une vingtaine d'années,(...), il y a une évidence: il ne faut pas tout attendre des pouvoirs publics.» Sur l'agrément des activités de 5 chaînes TV diffusant par satellites, le ministre a estimé que «c'est l'ARAV (Autorité de régulation de l'audiovisuel), qui est chargée de gérer ces chaînes. Je pense qu'il faut lui laisser le temps pour pouvoir gérer ces chaînes». «S'il y a des dépassements, par-ci par-là, et il y en a, cela peut être mis sur la jeunesse de ces chaînes. Il n'y a rien de rédhibitoire. S'il y a un dépassement, tout citoyen peut recourir à la justice ou écrire à ces chaines.» Quant à la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE), il a, enfin, rappelé que «c'est une priorité du gouvernement, c'est un engagement du président, il sera tenu. Les choses se feront dans la sérénité, on ne veut pas être prisonniers d'échéances calendaires». |
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