|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
C'est sous des flocons de neige et grêles que le wali
de Tlemcen, Benyaiche Ali, et le président de l'APW, Bekhechi Mohamed, ont effectué, lundi, une visite dans les
bourgades et hameaux périphériques, habitués aux températures glaciales, situés
à plus de 1000 mètres d'altitude au sud de la capitale des Zianides,
pour s'enquérir du cadre de vie des habitants installés à Sidi Ahfif, Sehb, Dar Maamar, Merchiche et Ghar Boumaaza de la commune de Terny (daïra de Mansourah).
Il faut le souligner, lorsque les chutes de neige sont importantes en hiver dans ces localités reculées de la wilaya, les tribus de Béni-Ournid et Béni-H'dail qui ont adopté le grand froid sont coupées du monde. Les écoles sont fermées et les routes sinueuses coupées. On flirte souvent entre -5 et - 4°C. Cette visite surprise a été l'occasion pour le premier responsable de la wilaya et les directeurs de l'exécutif de recenser sur le terrain les préoccupations et les problèmes vécus par les habitants, qui sont pratiquement confrontés aux mêmes problèmes dans ces bourgades considérées comme les lieux les plus froids et pluvieux du territoire de la wilaya. L'on peut citer : l'insuffisance d'approvisionnement en gaz butane, l'état détérioré des routes, l'absence d'assainissement, le manque d'eau potable, ainsi que les problèmes de l'habitat rural et l'inexistence d'activités culturelles et sportives. Quelques structures de jeunes sont quasiment fermées faute d'animations et d'encadrement. Profitant du passage des autorités de la wilaya dans ces localités, des familles de ces confins montagneux ont décidé de crier leur exaspération contre leurs élus. «Heureusement que vous êtes là monsieur le wali, et d'ailleurs nous vous remercions ! Regardez comment nous vivons ici ! Ils n'ont rien fait pour nous ! Ils ne viennent même pas nous voir, alors que nos enfants grelottent de froid. On parcourt des dizaines de kilomètres à la recherche de quelques bonbonnes de gaz qui nous reviennent à 300 et 400 DA, on n'en peut plus. On endure le calvaire à longueur de la saison hivernale. Faites quelque chose monsieur le wali, nous comptons beaucoup sur vous pour le gaz naturel !», déclarent des habitants de Dar Maamar. Le wali a instruit sur place le directeur de l'énergie pour assurer au moins deux fois par semaine l'approvisionnement de ces habitants en gaz butane. Pour l'eau, le wali s'est engagé à raccorder rapidement ces localités au réseau de dessalement de Honaine. En ce qui concerne l'état défectueux des routes, la direction des travaux publics se chargera de la réhabilitation des tronçons menant vers ces localités. Une autre famille de Merchiche interpelle le wali sur ses conditions de vie lamentables. «Mon mari a été assassiné par des terroristes et je vis là-bas dans l'isolement dans cette maison perchée dans la montagne avec mes enfants, je n'ai ni gaz, ni eau, ni rien !», lance-t-elle. Devant cet état de fait, le wali a instruit les élus locaux de développer la solidarité entre les habitants et de consacrer une partie de leur temps à ces familles défavorisées pour leur assurer un minimum de commodités nécessaires à une vie décente. «Vous devez répondre constamment aux attentes de la population et accorder de l'importance aux gens les plus fragiles et à tous les orphelins de ces localités !», martèle le wali face aux élus, avant de rassurer cette famille que des bonbonnes de gaz et des couvertures et vêtements leur seront distribués le plus vite possible. Pour rappel, durant la décennie noire, les habitants de Dar Maamar, Merchiche et Ghar Boumaaza ont souffert le martyre. En effet, le 16 avril 1997, 13 citoyens de la localité de Merchiche ont été lâchement assassinés. A Dar Maamar, deux « patriotes» et un garde communal ont été tués par des terroristes lors d'un accrochage au mois de décembre 1995. |
|