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La
ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit a accusé hier mardi un des syndicats du secteur
de «mensonges» et de «tentatives d'induire en erreur l'opinion publique».
Elle a expliqué dans une intervention au Forum de la radio nationale, sans citer nommément le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'Education (CNAPESTE), que la grève ouverte entamée le 31 janvier dernier «par un syndicat est illégale». Qualifiant ouvertement de «mensonges» les déclarations des responsables du Cnapeste, elle a indiqué que ce syndicat exploite «le droit à la grève pour l'instrumentaliser à d'autres fins», et que «les portes du dialogue sont ouvertes à tous les niveaux des directions de l'éducation des wilayas et au ministère depuis 2014». La ministre de l'Education nationale, visiblement très remontée contre le Cnapeste, a souligné que le ministère organise des rencontres périodiques avec les syndicats et les fédérations partenaires à chaque rentrée scolaire, «y compris les syndicats qui n'ont pas signé la charte de l'éthique», faisant référence au Cnapeste, pour s'entendre sur la marche à suivre et assurer une bonne rentrée scolaire à plus de 9 millions d'élèves». La grève ouverte à laquelle a appelé le Cnapeste n'a pas «de raisons légales», a-t-elle ajouté en précisant que malgré le peu de suivi des enseignants de cette grève «il y a cependant des conséquences négatives dont celles psychologiques sur les élèves et leurs parents». La ministre a également appelé les syndicats à la sagesse, estimant que leurs préoccupations sont prises en charge et connues du ministère à travers les différents canaux de communication, dont la télévision, la radio et les réseaux sociaux. «Depuis 2014, 2015, les portes du ministère sont ouvertes, les portes des directions du ministère sont ouvertes, les portes des directions de l'éducation de wilaya sont ouvertes», a-t-elle indiqué. «Nous n'avons jamais refusé le dialogue avec les syndicats», a ajouté la ministre selon laquelle il y a un «syndicat, qui n'a pas signé la charte de l'éthique, qui mène une véritable fuite en avant». Elle a en outre estimé que l'appel à la grève lancé par plusieurs syndicats pour les 14, 20 et 21 février prochains n'a «aucun sens». L'intersyndicale a annoncé une grève le 14 février, puis les 20 et 21 février prochains. «Cette grève n'a aucun justificatif, car le ministère a accordé toutes les facilités aux syndicats et aux enseignants dans leur missions quotidiennes», a affirmé la ministre. Le Cnapeste est le seul syndicat à n'avoir pas ratifié la charte de l'éthique signée en novembre 2015, signale la ministre de l'Education sans le citer, et se veut rassurante quant à une année blanche. «Nous sommes en train de prendre des mesures pour assurer un enseignement normal aux élèves», a-t-elle souligné. Benghebrit a annoncé le début de l'application des procédures administratives relatives au licenciement des enseignants grévistes ayant refusé de regagner leurs postes de travail après la décision de justice qualifiant d' «illégale» leur grève. Concernant les mesures prises à l'encontre des enseignants grévistes, la ministre a affirmé qu' «il n'est plus question de ponctions sur salaires mais de mises en demeure avant le licenciement s'ils ne se conforment pas à la loi et refusent encore de rejoindre leurs postes de travail». Le Cnapeste avait décidé de maintenir sa grève illimitée débutée mardi dernier en dépit de la décision de justice, a indiqué un responsable de ce syndicat. «Nous avons décidé de maintenir notre mouvement de grève illimitée après avoir constaté que les portes du dialogue au ministère ont été fermées», a expliqué le responsable de la communication du CNAPESTE, Messaoud Boudiba, précisant que le ministère de l'Education nationale avait «largement le temps (entre le 21 et le 30 janvier) pour arrêter, à travers le dialogue avec le syndicat, le mouvement de protestation». Cette grève ouverte du Cnapeste a été suivie dimanche par un appel de l'intersyndicale (Unpef, Snapest, SNTE, Satef et le Cla) à une grève les 14 février, puis les 20 et 21 février. La réunion de dimanche 4 février de l'intersyndicale a déploré «la situation sociale et professionnelle dégradée que vivent les professionnels de l'éducation et l'érosion du pouvoir d'achat (...) ainsi que le recul prémédité des libertés syndicales et l'absence d'une véritable prise en charge des dossiers et inquiétudes soulevées», avait indiqué un communiqué qui a sanctionné cette réunion. En outre, l'intersyndicale, qui a appelé le gouvernement à «prendre au sérieux les revendications et ouvrir un dialogue sérieux et responsable afin de trouver des solutions rapides et concrètes», a mis en avant ses revendications. Celles-ci se résument dans «l'adoption d'un régime indemnitaire incitatif, la révision de la grille salariale en fonction de l'inflation, l'attachement aux revendications soulevées dans le cadre de l'intersyndicale, la révision de la loi fondamentale du secteur de l'éducation, l'application immédiate de la décision présidentielle de revalorisation des diplômes DEUA et licence, la création d'un nombre suffisant de postes pour tous les grades et l'augmentation de la rémunération des heures supplémentaires». Sur le mot d'ordre des grèves du 14, 20 et 21 février prochains, la ministre de l'Education nationale a estimé que les raisons sont «étranges, d'autant qu'il s'agit de pressions sur le travail syndical». «Les syndicalistes sont payés régulièrement, en dépit des mouvements de grève qu'ils déclenchent. Alors, où sont les pressions contre le travail syndical», s'est-elle interrogée avant de déplorer qu'«un directeur d'école soit battu par deux syndicalistes à Blida, après que la réunion qu'ils voulaient organiser a été interdite par ce même directeur pour absence d'autorisation». Par ailleurs, la ministre a rappelé qu'il n'y a aucun risque «d'année blanche», du fait de ces grèves. «Des mesures ont été prises par le ministère dans les wilayas de Blida et Béjaïa où on a fait appel à des retraités et nouveaux enseignants pour la poursuite des cours et des programmes scolaires, ainsi qu'à des inspecteurs centraux pour le suivi de la situation (dans ces deux wilayas)». Mme Benghebrit a en outre souligné que «près de 7.000 dossiers ont été pris en charge dans la wilaya de Bejaia». Elle qualifie la situation dans cette wilaya de «déplorable» et souligne que les nombreux problèmes récurrents qui apparaissent chaque année dans cette wilaya ont amené le ministère à mettre en place «une commission ministérielle permanente et mobile constituée de 7 membres pour le traitement de tout problème pédagogique dans chaque wilaya». Cette commission, a-t-elle dit, a déjà fait le tour des wilayas de Blida, Tizi Ouzou, Bejaia, et El Oued. |
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