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Le
ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique
(RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé, hier,
lors d'une conférence de presse tenue à Alger, que le gouvernement Sahraoui est
disposé à entamer des négociations directes avec le Maroc. Le ministre sahraoui
répondait ainsi, à la décision adoptée par la 30ème session ordinaire de la
conférence de l'Union africaine (UA) tenue récemment à Addis
Abeba, appelant les deux parties en conflit à
s'engager dans des pourparlers « directs et sérieux » et « sans conditions
préalables ». Et à prendre toutes les mesures nécessaires pour l'organisation
d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental.
Dans le cas où le Maroc s'opposera à relancer le processus de négociations au Sahara occidental et à l'organisation démocratique d'un référendum d'autodétermination, fera savoir le ministre, la République Sahraouie « a le droit de demander l'intervention armée des Etats membres de l'Union africaine, pour libérer le peuple Sahraoui ». Mais, le ministre Sahraoui a plutôt réitéré la disposition de son gouvernement à vouloir entamer des pourparlers directs avec le royaume du Maroc, pour l'organisation du referendum, et mettre fin à l'occupation des parties du territoire de la République sahraouie, en se conformant aux frontières internationalement reconnues. Le chef de la diplomatie sahraouie a salué « la décision historique adoptée par les dirigeants africains ». Et d'affirmer que le Maroc a échoué dans sa politique diplomatique depuis sa réintégration, il y a un an, au sein de l'Union africaine pour exclure le dossier de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), de l'Union africaine. Le ministre Ould Salek a saisi l'occasion pour lancer un appel au président français Emmanuel Macron, le sollicitant à « tourner la page et de contribuer positivement au processus d'autodétermination du Sahara Occidental ». Estimant encore et toujours, que l'Espagne, mais beaucoup plus la France, sont un véritable obstacle à la paix au Sahara Occidental. Le ministre Sahraoui a affirmé que la France soutient les thèses marocaines, « une position qui a entravé depuis 26 ans le processus d'autodétermination du peuple Sahraoui », regrette-t-il. Le chef de la diplomatie sahraouie a affirmé également, que « c'est la France qui a refusé que la Minurso surveille les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés ». Il précise que cette position est en contradiction avec des principes de l'Etat français, notamment sur la question des droits de l'homme et l'instauration de la paix dans la région. Il s'interroge, « comment expliquer le fait que la France intervient militairement au Mali au nom de l'intégrité territoriale, et s'oppose sans argument valable à la résolution de la question sahraouie ? » Et de dénoncer, dans le même contexte, la position de la France et de l'Espagne, qui tentent de contourner la décision de la cour de justice de l'Union européenne (CJUE) jugeant illégale l'exploitation des ressources naturelles de la République Sahraouie, sans le consentement du peuple sahraoui. M.Ould Salek a affirmé que son gouvernement est en train de travailler sur cette question pour dénoncer des entreprises européennes qui continuent à ignorer et refusent d'appliquer cette décision émanant de la Cour de Justice de l'UE. Le chef de la diplomatie sahraouie s'est réjoui de l'attitude de l'UA qui soutient officiellement et dans le cadre des Nations Unies, le processus d'autodétermination du peuple sahraoui, en rappelant les décisions prises dernièrement à Addis-Abeba. Au-delà de l'appel lancé pour engager des négociations directes entre les deux parties en conflit, l'UA appelle les deux parties à coopérer avec le représentant de l'UA, l'ancien président Joaquim A. Chissano du Mozambique. Et de coopérer également avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies, M.Horst Kohler. Notons en outre que l'UA demande au Maroc, en tant qu'Etat membre, de permettre à la mission d'observation de l'UA de retourner à Laayoune, au Sahara Occidental. Et permettre également un suivi indépendant des droits de l'homme dans le territoire. |
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