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La
polémique sur l'intrusion du religieux dans le dossier de l'immigration
clandestine n'est pas près de s'estomper et c'est encore le ministre des
Affaires religieuses qui est monté, de nouveau, au créneau pour essayer de
calmer les esprits. Sur son compte facebook, Mohamed Aïssa s'est interrogé sur l'opportunité et les raisons de
ceux qui veulent vicier le débat religieux. Revenant sur la dernière décision
du Haut conseil islamique (HCI) qui avait déclaré que la harga
est illicite, le ministre a indiqué que la fatwa «est une règle juridique
fondamentale» et ne peut être assimilée à une opinion politique ou sociale. A
ce propos, il dira que les fondements de la société ont été ébranlés lorsque
les médias ont rapporté la fatwa du président du HCI interdisant l'immigration
clandestine. Concernant sa réaction, il précisera qu'il n'a pas répondu sur le
moment. Il s'est contenté de dire que le HCI est la plus haute instance de la
fatwa et qu'il n'avait pas à commenter les déclarations de son président. Le
ministre se lave aussi les mains des conclusions de certaines sources
médiatiques qui ont affirmé que lui il a abondé dans le même sens mais que
d'autres voix, plus justes, ont évoqué ses critiques sur la méthodologie de
présentation du phénomène et sur l'approche à adopter pour le résoudre.
Et que le président du HCT a indiqué que sa déclaration sur la harga n'est pas une fatwa. Mohamed Aïssa dira qu'il respecte toujours l'opinion du Conseil parce que c'est un organe constitutionnel et que c'est la plus haute instance de fatwa en Algérie. «Je suis maintenant rassuré que les points de vue de nos deux institutions sont harmonieux», écrira-t-il encore sur sa page facebook officielle. Rappelons que Mohamed Aïssa avait assuré, à propos de la harga, qu'il n'y a aucune fatwa à émettre et que la solution ne pourrait émaner que de l'ensemble des Algériens. «Si je savais que le prêche de vendredi pouvait sauver les Algériens de la harga, j'aurais donné ordre à tous les imams de le consacrer à ce sujet», a-t-il précisé, estimant que le traitement du phénomène de la harga ne peut pas se faire dans les mosquées. Pour rappel, également, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs avait annoncé que «le Haut conseil islamique, la plus haute instance d'El Iftaa en Algérie, a décrété le caractère illicite de ce phénomène». Dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière à l'APN consacrée aux questions orales adressées à des membres du gouvernement, Mohamed Aïssa a indiqué que la lutte contre l'immigration clandestine était de «la responsabilité de tout un chacun», rappelant le rôle de sensibilisation des imams «dans les mosquées» à travers des prêches et des rencontres avec les jeunes à l'étranger «pour leur redonner espoir et les exhorter à retourner au pays». Le ministre indiquera aussi qu'entre autres solutions son «département propose le financement des projets des jeunes par le Fonds des wakfs» en parallèle «des opportunités d'emploi offertes dans le cadre du filet social et les mécanismes proposés par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale». Qualifiant les harraga de «victimes», il imputera la responsabilité de ce phénomène à «l'impact négatif des réseaux sociaux» ainsi qu'un certain discours politicien qui influerait sur leur morale. Mohamed Aïssa, estimera aussi que «l'absence de communication avec les autorités locales de leurs régions de résidence» fait partie des causes exogènes qui encouragent ce phénomène. |
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