Conduite par le sénateur M. Mokhtar Yahi, président de la commission agricole au Sénat ,une délégation composée de sept élus de la chambre haute a arpenté pendant trois journées consécutives, depuis dimanche dernier en milieu d'après-midi, les régions agro-pastorales du nord et du sud de la wilaya, interrogeant lors de leurs multiples rencontres les agriculteurs et les éleveurs sur les problèmes d'ordre matériel, technique et bureaucratique qu'ils rencontrent dans le cadre de leurs activités respectives . Il s'agit pour ces élus de faire un diagnostic très approfondi de ce secteur et de passer sous la loupe tous les problèmes qui entravent le développement et l'essor des activités agro-pastorales et industrielles à savoir le manque de moyens matériels, l'insuffisance des quantités d'aliments du bétail octroyées aux éleveurs.

Il s'agit pour ces élus d'identifier et de recenser un à un tous ces problèmes et de les transmettre à l'issue de leur mission sous forme d'un volumineux dossier au ministère de l'Agriculture appelé à répondre aux doléances du monde agro-pastoral. Et toujours sur ce registre, ils ne repartiront pas bredouilles puisque beaucoup de problèmes liés à la relance des activités agro-industrielles nouvellement créées dans le cadre de la concession agricole dans le sud de la wilaya viennent tout juste de donner leurs premiers fruits notamment dans la production de la pomme de terre dans la vaste plaine de Dhayet El-Bagra à Brezina. Pour rappel , il y a lieu de signaler que de vastes périmètres agricoles, totalisant 400.000 hectares de terres fertiles, ayant donné des rendements de plus de 70 quintaux de blé dur à l'hectare, ont été fractionnés en parcelles de plus de 2.000 hectares chacune et octroyées à des investisseurs privés dans le cadre du partenariat, lesquels se sont lancés sans se faire prier dans le développement et la relance de la céréaliculture (blé, orge et maïs).

Pour l'heure, seuls 33 agriculteurs exerçant dans le secteur privé qui ont bénéficié de la formule dite concession agricole exploitent globalement 164.000 hectares et d'ici le début de l'année 2023 un vaste périmètre agricole de 18.525 hectares sera exploitable et mis en valeur. De puissantes machines agricoles, dernier cri, destinées aux labours et à la cueillette de la pomme de terre sont déjà à pied d'œuvre sur les terres de Dhayet El-Bagra qui compte plus d'une dizaine de gros agriculteurs.

Auparavant, la délégation sénatoriale s'est rendue sur le site de l'Agence nationale de la nature situé à plus de vingt kilomètres au sud de Brezina et réservé à la protection et à l'élevage de plus d'une centaine de gazelles « Rhym » et Dorcas, un centre ouvert en plein milieu du désert qui manque cruellement de l'énergie électrique et d'encadrement sanitaire et qui arrive péniblement à sortir la tête de l'eau. Les membres de cette délégation ont relevé que ces périmètres souffrent du manque de l'ouverture de pistes, de l'énergie électrique et de moyens de forage performants pour atteindre les nappes d'eau souterraines pour assurer un arrosage continu et suffisant de leurs terres, qui sitôt arrosées par les pivots sont desséchées par les fortes bourrasque de vent chaud accompagnées de sable.

Sur un autre registre, il y a lieu de noter que lors de leur troisième journée passée à Bougtob, les membres de cette délégation se sont étonnés au sujet des retards pris dans l'achèvement et la mise en exploitation du seul et unique complexe industriel de production de viandes rouges dans tout l'ouest du pays, implanté dans le chef-lieu de cette commune. Réalisé à grands frais, ce gigantesque projet agro-industriel traîne les pieds pour des raisons de fourniture et de pose des équipements industriels depuis plus de quatre années. Autre préoccupation et non des moindres, formulée par les éleveurs, la rareté et la cherté de l'aliment du bétail ainsi que la spéculation sur ce produit qui leur cause des soucis en cette période de sécheresse où seuls quelques-uns, occupant le haut du pavé, arrivent sans peine à tirer leur épingle du jeu.

Dans leur valise, les représentants de la haute chambre emporteront à leur retour de volumineux dossiers qui préoccupent et intéressent de très près le monde agro-pastoral, aussi bien les éleveurs que les investisseurs privés qui viennent de tenter leur première expérience dans cette région.

L'on notera enfin que les membres du bureau de wilaya de l'UNPA ont brillé par leur absence tout au long du séjour de cette délégation sénatoriale. Des préoccupations légitimes qui méritent toute l'attention du ministère concerné par ce secteur vital afin qu'il puisse prendre réellement son essor et voler de ses propres ailes.