La wilaya de Chlef accuse un déficit criard en matière de
gynécologues à la suite du départ en retraite de 56 d'entres-elles. Le départ
massif de ces obstétriciennes enregistré fin 2016 a laissé un grand vide dans
les services de maternité des hôpitaux et des polycliniques de la wilaya. L'an
dernier, 24 décès ont été enregistrés dans les maternités. Selon une source
médicale, «l'absence de gynécologues lors d'accouchements à risque serait la
première cause de mortalité chez les femmes enceintes». A part l'hôpital de
Chorfa du chef-lieu de wilaya, spécialisé dans les accouchements, y compris
ceux à risque, et celui de Ténès, qui disposent d'une couverture sanitaire satisfaisante
en gynécologie, les autres établissements peinent à recruter des spécialistes
et doivent se contenter d'accoucheuses, certes expérimentées mais incapables de
pratiquer un acte chirurgical (césarienne). A titre d'exemple, l'hôpital de
Chorfa à lui seul enregistre entre 50 et 60 naissances par jour. Une partie des
femmes enceintes viennent de l'intérieur de la wilaya.
Les autorités de wilaya ont déjà saisi les ministères concernés
pour combler le déficit en la matière mais, faute de gynécologues «sur le
marché de l'emploi», seulement quatre obstétriciennes ont été recrutées à ce
jour. Il faut souligner que les récentes mesures prises par le ministère de
tutelle en matière de formation ne militent pas, du moins dans un avenir
proche, pour un retour à la normale. Le prochain contingent de gynécologues
actuellement en formation ne sera disponible et opérationnel que dans 3 ans
minimum.