Bien que les huiles aient un
impact néfaste sur l'environnement et sur les nappes phréatiques (un litre de
lubrifiant peut couvrir 1.000 m² d'étendue d'eau visible à l'œil nu), certaines
stations de lavage et de vidange ne sont pas équipées de filtre à huile et
continuent de déverser les lubrifiants dans les réseaux d'assainissement. Ainsi
et pour atteinte à l'environnement, 95 stations de lavage et de vidange
installées en plein tissu urbain ont fait l'objet de mise en demeure. La
direction de l'environnement reçoit régulièrement des plaintes pour atteinte à
l'environnement, surtout qu'une grande partie de ces stations ne sont pas
dotées d'équipements spécifiques. Installées à travers le territoire de la
wilaya, ces stations-service ont été sanctionnées par la direction de
l'environnement dans le cadre d'une large campagne de contrôle. Les dirigeants
de la plupart de ces espaces ne respectent pas les règles et les normes les
plus élémentaires qui régissent leurs activités. Ces stations n'hésitent pas à
verser les eaux usées et les huiles usagées directement dans la nature où dans
les réseaux d'assainissement des agglomérations. Les huiles sont aussi versées
sur les trottoirs et des marées d'eaux usées coulent sur les chaussées. Un
véritable danger pour la santé des citoyens. Toutes les stations de lavage et
de graissage de véhicules, à savoir près de 400, réparties à travers les
différentes agglomérations de la wilaya, font l'objet de visites d'inspection
et de contrôle qui ciblent les systèmes de rejet des produits (huiles) utilisés
pour la vidange des moteurs, au fur et à mesure, dans le cadre de cette
campagne. Cette action a été rendue nécessaire du fait des déversements de
produits lubrifiants industriels, nocifs pour l'environnement et la santé. Près
de 40.000 tonnes d'eaux huileuses sont rejetées chaque année dans les réseaux
d'assainissement ou d'autres milieux récepteurs. Une récente étude commandée
par la direction de l'environnement a permis de révéler une atteinte flagrante
à l'environnement, dont les principaux acteurs sont les responsables des
stations-service. La quantité de ces rejets représente près de 40% de
l'ensemble des déchets spéciaux dangereux de la wilaya d'Oran, estimé à 10.000
tonnes par an. L'étude du Plan de gestion des déchets spéciaux (DS) et déchets
spéciaux dangereux (DSD), réalisée par le cabinet d'études environnementales et
risques industriels (CEERI), indique que l'ensemble des affluents aqueux,
provenant des eaux de lavage des planchers, des équipements et des véhicules
sont rejetés directement dans le réseau d'assainissement ou en milieu
récepteur. Ces rejets représentent un grave danger pour les zones humides de la
région, a-t-on souligné dans la synthèse de cette étude, ajoutant que les
afflux huileux sont classés comme déchets spéciaux dangereux par décret
exécutif 06-104 du 8 février 2006. De son côté, la direction locale de
l'énergie avait lancé, au début de l'année 2017, une campagne de contrôle des
stations-service de la wilaya. Celle-ci conforte la thèse du rejet directement
dans les réseaux d'assainissement. «Cette campagne nous a permis de constater
que le minimum pour récupérer les huiles et séparer les huiles usagées de l'eau
du lavage, ne se fait pas dans la grande majorité des stations», a déploré le
directeur local de l'Energie. Il a ajouté que son administration a mis en
demeure les gérants de ces stations, tout en leur accordant un délai pour
mettre à niveau leurs installations.