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Profondément
affecté par les critiques suscitées par la fatwa qui déclare «illicite»
l'immigration clandestine (harga haram),
le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs,
Mohammed Aïssa, est monté au créneau pour dire «Stop
!» aux commentaires hostiles et aux attaques contre la famille des mosquées à
cause des prêches consacrés au phénomène de la harga.
Un sacré coup de gueule de M. Mohamed Aïssa qui a publié sur sa page facebook une tribune pour prendre la défense des imams, à ses yeux lynchés par les critiques de certains journalistes, et replacer ses déclarations au sujet de la harga, notamment la fatwa qui la déclare «illicite», dans leur contexte civique et social. D'emblée, le ministre précisera que les imams, qu'il qualifie de «soldats de la république», ne sont pas à l'origine de la fatwa qui déclare illicite la harga, afin de répondre à ceux qui ont cru voir revenir les fatwas du «Takfir» à travers cette campagne contre le phénomène de l'immigration clandestine menée dans les mosquées. M. Mohamed Aïssa ne le dit pas dans sa tribune, mais la fatwa en question, appuyée et soutenue par le ministre des Affaires religieuses et ses cadres, a été l'œuvre du Haut conseil islamique (HCI), présidé par Bouabdellah Ghoulamallah. Le HCI a fait dans ce sens le rapprochement entre le suicide et l'aventure de la harga, considérée comme une autre forme de suicide, puisque la fin est souvent terrible pour les harraga qui meurent par noyade et leurs corps dévorés par les requins, ou c'est l'exploitation et la mort dans les prisons et les camps administratifs qui les attendent s'ils arrivent à atteindre l'autre rive. Fatwa ou pas, faut-il le souligner, ce destin horrible continue encore à attirer de nombreux candidats à la harga. Rappelant dans ce contexte qu'il a relevé que «la lutte contre le phénomène de l'immigration est une responsabilité collective», M. Mohamed Aïssa a préconisé de tirer profit des imams algériens dont les services sont très prisés par de nombreux pays, qui se bousculent au portillon pour bénéficier de leurs compétences. «Les imams sont sur le front de la défense de la République contre les idées qui sèment le désespoir et la démoralisation, contre les tentatives qui font douter de nos capacités et noircissent l'horizon dans le but d'une destruction interne de la société et la livrer en proie à ses ennemis», a considéré M. Mohamed Aïssa. Ajoutant dans ce sillage que les imams ont toujours en mémoire l'assassinat, dans le dernier combat mené par la famille des mosquées aux côtés des forces vives de la nation, d'une centaine de leurs confrères sur les tribunes des mosquées par les ennemis de la République. «Et je répète à ceux qui ont dévié le débat vers le volet religieux, au lieu de s'en tenir à son côté civique, que si je savais qu'un prêche de vendredi pouvait sauver nos enfants des dangers de la harga, j'aurais recommandé de faire un millier de prêches sur le sujet», souligne M. Mohamed Aïssa, non sans relever que «ce n'est, hélas, pas le cas, car il faudrait pour cela unifier tous les efforts». Au bord de la correction, M. Mohamed Aïssa priera les voix de critiques de se taire, «laisser les imams faire leur travail et faites le vôtre», leur dira-t-il. «Prenez des initiatives pour sauver les harraga au lieu de vous attaquer aux imams?faites vite, car la saignée continue. Les mères des jeunes harraga nourrissent de l'espoir avec cette bougie allumée par les mosquées, ne vous bousculez pas pour l'éteindre, allumez plutôt vos lanternes car nous, nous ne possédons que les bougies. Seulement sauvez nos enfants», a-t-il conclu sa tribune en pamphlet. |
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